Alerte de la Cour des Comptes: le nucléaire coûte cher, très cher, trop cher!

La Cour des comptes vient de rendre public un rapport alarmant sur l’augmentation des coûts de la filière nucléaire. Réalisé à la demande du président, François Brottes (PS), et du rapporteur, Denis Baupin (EELV), de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, le document appelle à prendre position rapidement sur le prolongement de la durée d’exploitation des réacteurs au-delà de 40 ans.

Réaction de Michèle RIVASI, eurodéputée EELV du Sud-Est de la France fondatrice de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad): « C’est un énième rapport qui accable encore un plus la filière d’avenir ‘chère’ à Arnaud Montebourg. Alors que l’on pourrait croire que l’avenir d’une technologie est conditionné par son coût décroissant, le gouvernement continue à vouloir favoriser notre champion national de l’énergie mortifère ».

« Avec une augmentation de 20,6% en euros courants entre 2010 et 2013, le prix du Mégawattheure atteint ‘officiellement’ 59,8 euros. Ce coût supplémentaire est la conséquence du vieillissement du parc: l’augmentation des frais de maintenance, malgré le dangereux recours à la sous-traitance, n’est qu’un prélude à ce que nous allons affronter à l’avenir. La Cour des Comptes précise d’ailleurs que les évaluations d’investissement par EDF pour maintenir un niveau de sûreté convenable sont irréalistes et gage plutôt pour 110 milliards d’euros nécessaires au grand carénage. Et que dire des coûts supplémentaires dans le cas où l’Autorité de sûreté nucléaire acceptait la prolongation de certaines centrales, sous couvert d’investissements conséquents. La rente nucléaire est belle et bien un trompe-l’œil cachant un gouffre sans fond ».

« Il serait irresponsable de continuer de dépendre plus longtemps d’une telle technologie, alors même que la question de la fin de vie des déchets radioactifs n’est toujours pas résolue. Les écologistes sont fermement opposés au projet Cigéo de l’Agence national des déchets radioactifs à Bure: le stockage en couche géologique profondes ne garantit pas la réversibilité et présente des risques aussi nombreux qu’inacceptables. La meilleure garantie de réversibilité est de garder en surface les déchets: c’est le seul moyen d’assurer une intervention humaine en cas de fuite ou d’accident, incontrôlable à des centaines de mètres sous terre ».

« Pendant ce temps Areva continue d’être la cible d’une enquête pour ‘présentation ou publication de comptes inexacts ou infidèles, diffusion d’informations fausses ou trompeuses, faux et usage de faux’. Le nucléaire français ressemble de plus en plus à la gestion de l’UMP: les malversations sont innombrables, et on ne sait jamais quand est-ce qu’on va vraiment toucher le fond ».

« La France doit s’engager dans une transition énergétique ambitieuse sur les 20 prochaines années. Nous avons le devoir et le pouvoir de sortir du nucléaire, ne prolongeons pas la durée d’exploitation de nos réacteurs: nous avons tant à gagner, alors que nous risquons de tout perdre ».

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    … energeia.voila.net/index2.htm

    Le photovoltaïque concurrence déjà le nucléaire : voir le comparatif entre le solaire outre-Rhin et le nucléaire outre-Manche.

Par Michèle Rivasi

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