Tumeur au cerveau: il est temps de reconnaître le danger lié à l’utilisation intensive du mobile et de protéger les usagers

La justice italienne vient de reconnaître la tumeur au cerveau d’un ancien salarié comme maladie professionnelle et a condamné l’organisme d’assurance sociale dont il dépend à lui verser une pension d’invalidité. Cet ancien manager utilisait quotidiennement et jusqu’à 6 heures par jour son téléphone mobile dans le cadre de son emploi.

Pour Michèle Rivasi, députée européenne EELV et vice-présidente du Criirem (1), il est grand temps de reconnaître les dangers de la téléphonie mobile en France comme ailleurs: « En 2011, les experts du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) ont conclu que l’usage du portable pouvait être cancérogène pour l’homme. La décision de la cour Suprême italienne conforte également les résultats de l’étude Interphone (2), selon lesquels l’usage intensif du téléphone portable favorise le développement du gliome, un cancer du cerveau ».

L’eurodéputée souligne que ce n’est pourtant pas la première fois que la justice reconnaît une tumeur au cerveau comme maladie professionnelle, liée à l’usage intensif du téléphone: « Une class action (recours collectif) aux Etats-Unis a tenté de faire reconnaître fin 2001 la négligence et la responsabilité de l’industrie du téléphone portable pour des cas de tumeurs au cerveau apparus chez des employés de Motorola. Il aura fallu attendre 2006 pour que le système judiciaire américain établisse que la tumeur au cerveau d’une employée – Shareza Price – était une conséquence directe de l’utilisation du téléphone portable », explique Michèle Rivasi.

Pour conclure, l’élue écologiste rappelle l’importance de la prévention dans un environnement saturé par les ondes: « Les consommateurs doivent absolument être informés des risques qu’ils encourent lorsqu’ils utilisent un téléphone portable. En Israël, le parlement a récemment voté une loi pour que l’emballage des téléphones portables soit doté d’une mise en garde concernant leur utilisation. De manière plus pratique, il faut tout simplement obliger les opérateurs à fournir une oreillette pour chaque téléphone portable vendu. Enfin, il faut surtout réduire l’exposition générale aux ondes électromagnétiques puisqu’un nombre croissant de nos concitoyens vit un calvaire quotidien du fait de leur électrohypersensibilité ».

L’élue rappelle en outre qu’une proposition de loi est en cours de rédaction à l’Assemblée nationale. Le texte, présenté par Laurence Abeille au nom du groupe des écologistes, est relatif à la réduction de l’exposition des personnes aux champs électromagnétiques. Il sera présenté en novembre prochain.

(1) Criirem, Centre de Recherche et d’Information Indépendantes sur les Rayonnements Electromagnétiques

(2) Etude publiée dans l’International Journal of Epidemiology daté du 17 mai 2010.

[facebook_ilike]

Articles similaires :

3 commentaires
Par Michèle Rivasi

Suivez-moi sur Facebook

Suivez-moi sur Twitter