Politique énergétique de l’UE: chronique d’un retard programmé

La Commission européenne a présenté aujourd’hui son paquet de propositions législatives relatives à l’Union européenne de l’énergie.

Réaction de Claude TURMES, Porte-Parole du groupe Verts-ALE sur les questions énergétiques :

« Nouveau cas de promesse non tenue avec ce paquet législatif qui aurait dû amorcer la transition énergétique de l’UE en stimulant d’avantage le développement des énergies renouvelables et en améliorant substantiellement notre efficacité énergétique.

La Commission n’a pas manifestement pas retenu cette option durable et tournée vers le futur. Elle laisse notamment persister des mécanismes de subvention aux énergies fossiles via un soutien aux mécanismes de capacité.

Seule bonne nouvelle : la mobilisation des forces progressistes a permis d’introduire un plafond maximum d’émissions de gaz à effet de serre qui devrait empêcher l’émergence de nouveaux charbons en Europe.

La Commission se contente par ailleurs d’un objectif de 30% d’efficacité énergétique quand le Parlement n’a eu de cesse de répéter qu’il fallait au minimum tabler sur 40% non seulement pour lutter contre la dégradation climatique mais également pour stimuler la croissance et les emplois ou encore lutter efficacement contre la précarité énergétique.

Freinant de surcroît l’essor des renouvelables et l’adoption d’objectifs contraignants sur nos performances énergétiques, la Commission cherche avant tout à satisfaire individuellement les États membres et leurs industries au lieu d’œuvrer à l’autonomie énergétique du continent et d’impliquer les citoyens européens dans la transition énergétique. »

Réaction de Michèle RIVASI, Vice-Présidente du groupe Verts-ALE :

« La Commission se discrédite lorsque les discours ne sont pas transformés en actes. Surtout quand elle cherche à mettre les énergies sur un pied d’égalité en invoquant les risques de distorsions du marché.

Concernant le nucléaire, de nombreuses annonces sont toujours en attente de résultats concrets !

Après Fukushima, la Commission avait promis de mettre en œuvre un régime de responsabilité civile des opérateurs en cas d’accident nucléaire. Actuellement, la convention de Paris fixe le minimum légal à 700 millions d’euros alors que la catastrophe de Fukushima va coûter…170 milliards d’euros au Japon.

Il en va de même pour le démantèlement et la gestion des déchets nucléaires : Il est avéré qu’EDF ne provisionne pas assez d’argent pour le démantèlement. Or, ce ne sera pas la France qui forcera son opérateur à augmenter les prix de l’électricité.

L’énergie nucléaire continue donc de bénéficier d’un statut exceptionnel au détriment des véritables énergies d’avenir : les renouvelables.

Face au manque de vision de Juncker et de sa Commission, il faudra que le Parlement et les gouvernements intéressés à voir l’Europe gagner sur les technologies vertes retravaillent en profondeur ce paquet législatif pour redonner confiance aux investisseurs et réconcilier l’Europe de l’énergie avec les citoyens.»

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Par Michèle Rivasi

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