« Je demande l’arrêt immédiat de toute prospection et d’exploration de Gaz de Schiste dans notre région. »

« Total, GDF Suez, et la société suisse Schuepbach Energy ont obtenu de la part du Ministère d’Etat de l’Ecologie et de Jean Louis Borloo, en catimini, le 1er Mars 2010, trois permis de prospection et d’exploration du sous sol d’une grande partie du Sud Est de la France. A elle seule, l’entreprise Schuepbach Energy promet un investissement de près de 40 millions d’euros sur 3 ans pour ces prospections et explorations concernant le permis de Villeneuve de Berg.

15000 km2 de sous sol, de Montélimar à Montpellier, en passant par le plateau du Larzac, seraient concernés par la prospection du « gaz de schiste ».

Ce gaz dit « non conventionnel » nécessite un mode d’exploitation dangereux pour l’environnement et la santé des riverains.

En effet, des forages profonds de plusieurs centaines de mètres, verticaux et horizontaux, sont indispensables pour cette exploitation. Des milliers de litres d’eau, lancés à très haute pression, et plusieurs centaines de produits chimiques cancérigènes, sont nécessaires à la fracturation de la roche qui contient ces gaz. Une grande partie de l’eau utilisée pour cette fracturation reste dans le sous sol, et contaminera les nappes phréatiques. Celle qui remonte à la surface, très contaminée, doit être stockée dans des bassins d’épandage et traitée.

L’expérience américaine (les Etats Unis exploitent ce type de gaz depuis plusieurs années) montre que les nappes phréatiques ont non seulement été contaminées, mais les riverains ont aussi eu de gros problèmes de santé en consommant cette eau. La séparation du gaz du liquide de fracturation cause aussi des pollutions de l’air, aggravées par le trafic intense par camion du gaz extrait et de l’eau utilisée. L’état de Pennsylvanie demande un moratoire à l’agence américaine de l’environnement, dont nous devrions connaitre les résultats dans deux ans.

Je suis outrée par l’absence totale de débat public et du manque de concertation avec les acteurs et les élus locaux dans ces démarches de prospection et d’exploration.

Ce type de passage en force, avec la délivrance de ces permis de prospection et d’exploration, est en contradiction avec les objectifs européens de réduction de gaz à effet de serre de 20%, avec la directive européenne sur la protection des eaux souterraines de 2006, et avec la nécessité de faire des études d’impacts préalables et de consulter les acteurs et élus locaux.
Ainsi, je m’interroge sur la légalité de ces autorisations de forage d’exploration.

Je crois que nous devons d’abord penser sobriété énergétique et énergies renouvelables avant de s’engager dans la voie de l’exploitation d’une énergie, fossile qui plus est et donc non durable, qui peut être dangereuse pour notre santé et notre environnement. Les millions d’euros qui sont investis pourraient être utilisés pour développer plutôt le photovoltaïque, qui connait des difficultés actuellement avec l’adoption d’un décret gouvernemental, ou l’éolien, qui ne signifie pas forcément défiguration du paysage.

Le nucléaire nous a été imposé en nous faisant miroiter son innocuité ; nous ne devons pas nous laisser imposer ces explorations ! »

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Par Michèle Rivasi

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