NON à un PARC NATIONAL DES CALANQUES Canada Dry : le combat continue contre les boues rouges et la stérilisation du milieu marin

Le Parc National des Calanques a accepté hier soir la demande de dérogation de l’entreprise Alteo qui pourra continuer, en bafouant la convention de Barcelone de protection de la Méditerranée et les règles les plus élémentaires de protection du milieu marin (faune et flore) d’un Parc National, à rejeter après 2015 et pour encore 30 ans des déchets liquides chargés en métaux lourds et autres produits toxiques.

Cette décision a été prise alors qu’on ne connaît pas la composition  de tous les effluents, que j’avais demandée à Alteo mais qui a opposé une fin de non-recevoir pour ne pas la révéler. Ce blanc-seing donné à l’industriel par le Parc est scandaleux.

Cette décision nous interroge sur la labellisation du Parc national des Calanques que nous avons soutenu pour permettre une régulation des usages dans cet espace naturel d’exception tout en protégeant l’environnement dégradé par le grignotage urbain et la sur-fréquentation touristique.

Force est de constater que ce Parc usurpe le titre de parc national en se montrant complice du lobby industriel et victime du chantage à l’emploi alors même que l’entreprise a eu 20 ans (l’arrêté préfectoral remonte à 1996 et a été confirmé lors de la création du Parc national en 2012) pour adopter son process (comme cela se fait dans d’autres pays) et limiter ses rejets en intégrant la logique de l’économie circulaire, génératrice de nouveaux emplois, sans considérer la Méditerranée comme sa poubelle.

Nous déplorons, comme nous l’avions déjà fait à plusieurs reprises, la composition du Conseil d’Administration du Parc qui reproduit le « système marseillais » à visée clientéliste en additionnant dans un esprit corporatiste des défenseurs d’intérêts particuliers et en minorant la représentation des défenseurs de l’intérêt général (scientifiques et associations de défense de l’environnement et du cadre de vie).

La décision du Parc des Calanques est grave car c’est la porte ouverte à toutes les dérives écologiques dans cette mer fermée. Pourquoi ne pas légitimer demain la prospection en eaux profondes d’hydrocarbures en Méditerranée comme cela est évoqué depuis quelques années avec le permis Rhône-Méditerranée.

Le rôle du Parc des Calanques est de mettre fin d’urgence aux scandales de pollution en son cœur qui dure depuis des décennies : le rejet des boues rouges de Gardanne dans le Canyon de Cassidaigne ; des eaux usées de Marseille par l’exutoire de Cortiou et la dépollution terrestre et maritime des anciens sites industriels de la façade sud de Marseille situé à la lisière du Parc.

Nous continuerons le combat pour le respect de la biodiversité par le biais de la lettre ouverte à la Ministre Ségolène Royal que nous avons lancée et qui réunit déjà plusieurs centaines de signataires et la mobilisation citoyenne dans le sillage d’Alain Bombard pour la défense de notre mare nostrum.

Nous ne doutons pas que la Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie suive sa collègue issue de la même majorité parlementaire Delphine Batho qui s’était engagée par écrit à ne pas autoriser après 2015 de rejets solides et liquides de boues rouges au cœur du massif des Calanques.

Les écologistes ne veulent plus d’un Parc national des Calanques sanctuaire à déchets polluants.

Pour info : merci aussi de signer la pétition pour interpeller la Ministre Ségolène Royal sur ce dossier sensible.

pétition Lettre ouverte à S.Royal – Rejets de boues rouges en Méditerranée
http://www.petitions24.net/lettre_ouverte_a_sroyal_-_rejets_de_boues_rouges_en_mediterranee

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Par Michèle Rivasi

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