Grand Stade OL de Décines : Lettre ouverte de Michèle RIVASI et Jose BOVE

 

Monsieur le Préfet du Rhône,

Monsieur le Président du Grand Lyon,

L’immense complexe sportif que constitue le Grand Stade de Décines de 60000 places implique de nombreux travaux. Les écologistes dénoncent ce nouvel équipement depuis des années, pour son inutilité : l’actuel stade, bien desservi, de 42 000 places à Gerland, n’étant jamais plein, et son coût public prohibitif pour de seuls intérêts privés.

Force est de constater que malgré des décisions de justice récentes, toute opposition citoyenne à ce projet et l’application même du droit sont entravées.

En effet, dans le cadre de la construction des accès au futur Grand Stade, le tracé de certaines routes se fait au détriment d’exploitations agricoles, qui se retrouvent coupées en deux.

Tant sur le plan humain, pour l’exploitant, que sur le plan écologique, avec la nécessité de préserver les terres agricoles, nous dénonçons fermement le choix du tracé.

L’exploitation agricole de Monsieur Layat est ainsi directement concernée ; en saisissant le Tribunal Administratif puis la Cour Administrative d’Appel de Lyon, il a contesté l’utilité publique du projet de Grand Stade, ainsi que les accès y afférant afin de remettre en cause la procédure d’expropriation dont il faisait l’objet. Il a pour ce faire invoqué le droit européen de l’environnement en matière d’études d’impact des projets sur l’environnement.

Le 14 mai 2014, la Cour Administrative d’Appel a annulé l’arrêté du Préfet du 23 Janvier 2012, qui déclarait l’utilité publique du projet, et permettait ainsi l’engagement des travaux.

Ainsi tous les travaux en cours auraient du être suspendus, dans l’attente de nouvelles décisions (sur la validité de la procédure d’expropriation le 17 septembre notamment) ou mises en conformité du projet avec la loi. Pourtant, les entreprises ont pénétré, avec le soutien des forces de l’ordre, sur la propriété de M. Layat en démolissant un portail afin de permettre aux travaux de débuter sur son terrain.

Nous vous demandons de sursoir aux travaux tant que toutes les procédures de recours ne sont pas épuisées afin de ne pas sacrifier inutilement un outil économique agricole. De plus, nous vous demandons d’étudier sérieusement une alternative au tracé de cette route afin d’éviter d’impacter les terrains agricoles.

Nous vous remercions pour votre attention, et dans l’attente d’une prise de décision rapide de votre part, nous vous adressons nos salutations distinguées.

Michèle RIVASI et José BOVE

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Par Michèle Rivasi

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