AFP – LGV Lyon-Turin: Cosse (EELV) et des députés écologistes « rappellent à l’ordre » les pouvoirs publics

Agence France Presse
19 January 2015 15:40

La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts Emmanuelle Cosse a souhaité lundi avec plusieurs élus « rappeler à l’ordre nos dirigeants » sur le projet de ligne à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin, estimant que « d’autres solutions sont possibles sur le fret ferroviaire dans la zone des Alpes ».

La dirigeante d’EELV a exprimé, lors d’une conférence de presse, sa vive inquiétude sur ce projet passant par la construction d’un tunnel transalpin de 57 km pour 8,5 milliards d’euros, financé à 40% par l’Union européenne, soit 3,4 mds, l’Italie prenant en charge 2,9 mds et la France 2,2.

Ces dirigeants « aiment bien brandir les grandes infrastructures pour montrer que cela avance, mais il faut aussi entendre que, parfois, une grande infrastructure n’est pas la meilleure réponse au problème de la pollution et du trafic routier dans cette zone des Alpes », a souligné la responsable d’EELV.

« En disant qu’on fera le Lyon-Turin à tout prix, on met tout l’argent pour cette infrastructure et on ne permet pas de travailler sur le contournement  ferroviaire de Lyon (…) sur des lignes ferroviaires existantes qu’il faut réhabiliter et on ne permet pas de s’interroger vraiment de la desserte de la zone… C’est tout cela qui ne va pas », a ajouté Emmanuelle Cosse.

« D’autres solutions sont possibles sur le fret ferroviaire dans la zone des Alpes » et il faut s’inspirer de la Suisse et de l’Autriche, où « ils ont réutilisé des lignes anciennes », a relevé la dirigeante d’EELV.

La députée européenne écologiste Michèle Rivasi a aussi mis en garde contre une spirale des coûts, observant qu' »un tunnel équivalent » à celui prévu pour le Lyon-Turin vient de s’achever en Suisse, le Saint-Gothard, et que son coût atteint déjà 10,5 milliards d’euros.

Elle a d’autre part relevé qu’il existait « à côté » un autre tunnel, celui du Mont Cenis, « est utilisé à 20% de ses capacités » sur le ferroutage. « Comment, s’est-elle indignée, peut-on justifier de percer ce tunnel (pour le Lyon-Turin) alors qu’on a un tunnel existant qui est utilisé en sous-capacité? »

« Il y a du boulot au niveau de l’Europe pour faire bloquer ce dossier », a conclu l’eurodéputée.

« Il faut rouvrir la discussion sur le Lyon-Turin, même au niveau européen (…) On peut faire autre chose que le tunnel », a renchéri Monica Frassoni, coprésidente du Parti vert européen.

En cette « année très particulière » qui verra la conférence sur le climat à Paris, « cela doit interroger notre pays sur ses choix politiques quand il fait des infrastructures. Est-ce qu’il fait toujours les bons choix? Est-ce qu’il a vraiment essayé de mettre en oeuvre de la démocratie? », a demandé Mme Cosse.

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Par Michèle Rivasi

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