Plan français de relance et nucléaire: un gaspillage d’argent public

Alors qu’au niveau européen le Parlement européen n’a pas intégré le nucléaire dans la « taxonomie verte », la France alloue dans son plan de relance 470 millions d’euros sur deux ans au secteur nucléaire. L’exécutif veut notamment doper les compétences techniques du secteur et la recherche dans les petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR). Pour l’eurodéputée Michèle Rivasi cet investissement dans le nucléaire est une perte d’argent par rapport à l’urgence climatique qui demande des solutions immédiates.

Réaction de Michèle Rvasi, députée au Parlement européen et co-fondatrice de la Criirad:

Sans être précis sur les réacteurs EPR et ses dérives, le plan de relance veut doper la recherche dans les « petits réacteurs modulaires ». C’est une fantaisie sans avenir. D’un point de vue industriel, les acteurs français (qui s’écroulent déjà avec les retards et surcouts des EPR) ont du retard par rapport aux Russes et chinois. Et ces réacteurs ne seront jamais assez avantageux économiquement pour voir le jour, ils ne seront jamais rentables.  En outre, leur développement aboutirait à multiplier les sites à risque et contribuerait à l’augmentation de la production de déchets qui doit absolument s’arrêter.

Ces 470 millions d’euros sont un gaspillage d’argent public. Le nucléaire n’est pas une énergie verte. C’est une énergie dangereuse, non viable économiquement et sale. La production d’électricité d’origine nucléaire génère des quantités démesurées de déchets : 300.000 tonnes de combustibles nucléaires usés et hautement radioactifs ont déjà été accumulées dans le monde pour des centaines de milliers d’années et pour lesquels nous n’avons pas de solution.

L’urgence climatique impose de réduire les émissions dès maintenant, pas de perdre du temps en attendant des décennies l’électricité « bas-carbone » d’une hypothétique nouvelle génération de réacteurs. Enfin, je m’inquiète sur l’annonce de production massive d’hydrogène bas carbone sans préciser s’il est d’origine renouvelable ou pas.L’hydrogène produit avec du nucléaire n’a pas d’avenir, il ne sera pas assez rentable, et il ne peut être classifié de « vert »étant donné la production de déchets radioactifs qui sera engendré.

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Par Michèle Rivasi

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