Pesticides interdits en Europe, mais vendus dans les pays du sud

Suite à mon interpellation le 19 février au Parlement européen, la commissaire en charge des partenariats internationaux me répond qu’il n’y a en fait aucune information complète sur les pesticides interdits dans l’UE mais vendus aux pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) et sur leur utilisation et leur résidus notamment dans les produits importés vers l’Europe.


Nous devons absolument travailler sur les exportations européennes des pesticides interdits. Ce point doit faire partie du Green deal ! On ne peut dire ici qu’on interdit les pesticides les plus dangereux, mais ensuite laisser les entreprises occidentales les produire et se faire du bénéfice en les vendant dans les pays pauvres.

En 2017, le Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, Hilal Elver, et le Rapporteur spécial sur les substances toxiques, Baskut Tuncak, ont publié un rapport soulignant que l’utilisation excessive de pesticides est très dangereuse pour la santé humaine, pour l’environnement et qu’il est trompeur de prétendre qu’ils sont essentiels pour assurer la sécurité alimentaire.

Il s’agit d’un important enjeu de sécurité alimentaire, de santé publique et de protection de l’environnement. La FAO et l’OMS estiment que 30% des pesticides vendus chaque année dans les pays en développement ne répondent pas aux normes internationales. La plupart des pays ACP n’ont pas de législation régissant les produits phytosanitaires, les pesticides, les semences et autres intrants.

Je remercie la commissaire Jutta Urpilainen pour son honnêteté et je m’appuierai ce constat de l’insuffisance des données actuelles et les variation dans les chiffres pour demander officiellement au Parlement européen de commander une étude sur les pesticides interdits en Europe mais produits et exportés.

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Par Michèle Rivasi

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