Téléphone mobile : Plus de cancers des glandes salivaires ?

De récentes études publiées dans des revues scientifiques constatent une augmentation du nombre de cancer des glandes salivaires en relation avec le développement de l’usage du téléphone mobile. Ces résultats sont suffisamment cohérents pour tirer la sonnette d’alarme estime Michèle Rivasi.

La première étude vient de Chine et date d’avril 2011. L’étude, publiée dans le Journal of Oral and Maxillofacial Surgery constate une hausse du risque de tumeur des glandes parotides – la plus grosse des trois glandes salivaires – de 7 à 13 fois plus élevé chez les utilisateurs de mobiles. Plus les personnes passent de temps en communication et plus le risque augmente. Les utilisateurs les plus intensifs présentent un risque 10 fois plus élevé de cancer de la parotide après 10 ans d’utilisation d’un téléphone mobile. Fin 2009, la Chine comptait 747 millions d’abonnés au mobile relèvent les chercheurs chinois.

L’étude israélienne publiée en janvier 2011 dans la revue Epidemiology, remarque que le risque de tumeur de la parotide a été multiplié par 4 entre 1970 et 2006. La courbe s’accentuant nettement depuis 2001, passant après cette date de 37 à 61 cas annuels en moyenne. Cette hausse ne peut être due à celle de la population, stable après 2001. Dans le même temps, entre 1997 et 2006, la consommation du mobile a elle été multipliée par 6.

« Les résultats de ces deux équipes sont très importants. Ils montrent de façon dramatique l’augmentation du risque d’une forme de cancer induit par une surconsommation de téléphone mobile», estime la députée européenne Europe Ecologie Les Verts Michèle Rivasi, également biologiste et fondatrice du Criirem, le Centre de Recherche et d’Information Indépendants sur les Rayonnements ElectroMagnétiques.

« Les données sont solides. Elles viennent aussi confirmer le signal déjà présent dans l’une des études Interphone», rappelle l’eurodéputée des régions PACA et Rhône Alpes. Le programme de recherche Interphone, coordonné à Lyon par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’OMS et cofinancé par l’Union Européenne, a étudié la relation entre l’utilisation du téléphone portable et le risque de tumeur du cerveau.

Conduites dans 13 pays, Interphone a bénéficié d’un budget de 19,2 Millions d’Euros, pour partie financée par la Commission Européenne (3,75 Millions €) et par les industriels du secteur (5,5 Millions €). Des résultats partiels ont été publiés en 2010, sur le risque de gliomes. Un risque a été mis en évidence au-delà des 10 ans d’utilisation. Les conclusions Interphone touchant aux risques de cancers du nerf de l’oreille (neurinome de l’acoustique) ou les tumeurs de la glande parotide (mis en évidence dans l’étude Interphone israélienne) n’ont pas encore été publiées.

« Cette ‘omerta’ est d’autant plus inacceptable que la semaine prochaine, à Lyon, le CIRC se réunit du 24 au 31 mai pour évaluer le risque cancérigène du téléphone mobile. Comment ces données pourront-elles être prises en compte si elles ne sont pas rendues publiques ? D’autant qu’elles ont été financées en grande partie par les contribuables ! Le blocage actuel est d’autant plus injustifiable que le programme Interphone a été initié en 1999, que l’on attend ses résultats depuis 2004, et que toutes ses études ont été en majeure partie financées par les contribuables ! » dénonce l’eurodéputée Michèle Rivasi, signataire d’une lettre ouverte réclamant la parution immédiate de l’ensemble des résultats d’Interphone.

« Les données scientifiques s’accumulent et démontrent les dommages sur la santé de l’abus des téléphones mobiles. J’invite les parents à agir sans attendre. Il faut arrêter avec les demi-mesures ou de trainer les pieds. L’AFSSET s’est déjà exprimée en faveur de la réduction des expositions. Elisabeth Cardis, la coordinatrice de l’étude Interphone, aussi. Pourquoi attendre et continuer à développer le marché du mobile au détriment de la santé des générations futures ? »

Michèle Rivasi participera demain mercredi 18 mai à l’émission Hors Série, sur France 3, consacrée à la diffusion du documentaire Mauvaises ondes de Sophie Le Gall.

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Par Michèle Rivasi

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