Politique de santé: François Hollande au milieu du gué

Le candidat socialiste François Hollande a détaillé jeudi 2 février dernier son programme santé devant un parterre de médecins et de chercheurs réunis à la Faculté de médecine de la rue des Saints-Pères, à Paris. Beaucoup de bonnes intentions, mais les modalités d’action et surtout le financement de ce projet restent encore à définir, constate Michèle RIVASI, député européenne et porte parole d’Eva Joly.

« François Hollande a évoqué l’importance de la prévention en matière de santé, et a bien valorisé l’hôpital public, ce dont nous nous réjouissons, car c’est un message que les écologistes clament depuis longtemps. Toutefois, il en est resté à une approche purement comptable et économiste. Nous souhaitons, au sein d’Europe Écologie les Verts (EELV) passer d’une logique de soins à une logique de santé. Actuellement, le budget de l’assurance maladie consacré aux soins est de 98% et celui alloué à la prévention de 2% seulement. Prenons un exemple éloquent: le diabète coûte à lui seul 12 à 13 milliards d’euros par an à l’assurance maladie, soit plus que son déficit 2011, et chaque année, il y a 200.000 nouveaux cas (3,5 millions de personnes sont concernées). Avec davantage de prévention, il est possible de réduire ces coûts.

L’augmentation des dépenses de santé est principalement liée à la dégradation de notre environnement, qui contribue au développement de nombreuses maladies chroniques. On peut aujourd’hui parler d’épidémie de cancers, avec 350.000 nouveaux cas par an. Pour les écologistes, la priorité est donc de faire émerger un nouveau modèle de santé publique, axé entre autres sur la santé environnementale.

Il est temps de réduire la consommation médicale. Les français achètent en moyenne une boite de médicaments par semaine, a souligné François Hollande, mais cela n’a rien de réjouissant. Surtout lorsque l’on sait que les prix des remèdes sont en constante augmentation, le tout au profit des industries pharmaceutiques.

Eva Joly a déjà eu l’occasion de le dire, la révolution sanitaire passera par un accès universel et gratuit aux soins, ce qui implique de refuser les franchises médicales. Nous proposons de mettre en place un plan majeur contre les maladies du mode de vies et les épidémies chroniques et un engagement national pour la transparence et l’indépendance du système de santé. Très prochainement, la candidate écologiste présentera un plan permettant de réduire le déficit de la sécurité sociale, via des économies réalisées sur les médicaments « , conclut Michèle Rivasi.

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Par Michèle Rivasi

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