Réacteur EPR de Flamanville: le chantier de la honte pour le fleuron du nucléaire

Des amendes ont été requises aujourd’hui, notamment contre Bouygues TP qui a selon le parquet joué un rôle central dans une affaire de travail dissimulé de centaines d’étrangers sur le gigantesque chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville.

Réaction de Michèle RIVASI, eurodéputée EELV, à l’issue de ce procès: « Les premières alertes ont eu lieu en 2009, mais il aura fallu attendre deux décès de travailleurs étrangers sur le chantier de l’EPR pour que l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) commence à enquêter sur les conditions de travail et d’emploi de ces ouvriers en 2011. Cette enquête a poussé EDF à réagir et ordonner à ses sous-traitants l’expulsion indigne de travailleurs exploités dont les droits ont été méprisés. »

« Les donneurs d’ordre que sont EDF et Bouygues ne peuvent en aucun cas rejeter la responsabilité sur les sociétés Atlanco ou Welbond: elles ont été utilisées délibérément pour frauder et favoriser le travail dissimulé. Et Bouygues se défend en évoquant des dysfonctionnements administratifs: mais de qui se moque-t-on? Cette situation est une honte, il est grand temps de faire du ménage en France dans tous les chantiers qui méprisent les droits des travailleurs et l’autorité de l’État, qui très souvent finance d’ailleurs des projets de grande envergure avec des budgets colossaux. Mais pour cela, il faut se donner les moyens de ses ambitions et ça ne semble pas être une priorité du gouvernement: la proposition de loi (socialiste!) visant à renforcer le pouvoir de l’inspection du travail a été reportée sine die en mai 2014. Un comble. »

« La sous-traitance est une pratique bien trop répandue dans le domaine du nucléaire, il serait grand temps que la chaîne des responsabilités s’applique enfin aux donneurs d’ordre. Le recours à des intermédiaires servant de fusibles n’est pas un hasard: la fraude aux cotisations sociales est une démarche volontaire qui mérite des sanctions plus fortes. On ne peut pas dissuader la répétition de telles malversations avec des amendes largement inférieures aux bénéfices réalisés grâce à la fraude. »

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Par Michèle Rivasi

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