Procès PIP : une condamnation légère pour des victimes qui souffrent toujours

Le tribunal correctionnel de Marseille vient de condamner Jean-Claude Mas, le fondateur de l’entreprise PIP, fabricant de prothèses mammaires, à quatre ans de prison ferme et 75.000 euros d’amende.

Michèle Rivasi, députée européenne EELV qui était à Marseille mai 2013 afin de soutenir les victimes des prothèses défectueuses lors du procès, réagit au verdict :

« 17.135 femmes sur 30.000 femmes porteuses en France ont choisi de se faire retirer leurs implants PIP, et 300 000 femmes sont potentiellement touchées dans le monde : c’est énorme. 4 ans de prison et 75.000 euros d’amende, c’est peu au regard de la souffrance endurée par ces femmes qui ont porté des prothèses qui se sont rompues et ont déversé dans leur corps un liquide non médical…

Jean-Claude Mas savait que le risque de rupture existait, mais sa soif de profit l’a aveuglé, jusqu’au bout. La complicité de ceux qui ont participé à l’escroquerie doit aussi être punie. Il est donc normal que les quatre anciens cadres de l’entreprise PIP aient eux aussi été reconnus coupables. J’attends maintenant la suite (1), car la justice doit donner l’exemple en sanctionnant ceux qui se jouent de la santé des autres. En attendant, je me suis battue au Parlement européen afin qu’un tel scandale ne se reproduise plus jamais en Europe ».

Co-rapporteure d’un texte sur les dispositifs médicaux, l’eurodéputée revient sur le texte qui a été voté par le Parlement européen en octobre dernier :

« Les écologistes voulaient que ces dispositifs que l’on implante dans le corps soient considérés comme des médicaments, avec une autorisation de mise sur le marché préalable afin de pouvoir les surveiller correctement. Mais il y a eu un lobbying intense de la part des industriels pour réduire les mécanismes de contrôle. Il n’y a pas assez d’experts indépendants chargés de contrôler les dispositifs médicaux, et c’est très dommage. Nous avons cependant obtenu une belle avancée, avec l’interdiction des substances cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques dans les prothèses et autres dispositifs implantables. Nous croisons maintenant les doigts pour que le dossier, actuellement aux mains du Conseil des ministres européen, ne soit pas repoussé ».

Voir également l’interview de Michèle Rivasi dans le reportage d’Envoyé Spécial La suite du 16 novembre

(1) Deux autres volets sont encore en cours d’instruction, l’un pour « blessures involontaires », l’autre pour « banqueroute frauduleuse et blanchiment »

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Par Michèle Rivasi

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