Pilule 3e génération : l’ASNM ne se positionne pas (encore) (Le Nouvel Obs avec AFP)

Créé le 04-01-2013 à 21h07 – Mis à jour à 21h11
Par Le Nouvel Observateur avec AFP

D’autres rencontres sont prévues la semaine prochaine. Une eurodéputée demande à l’agence européenne du médicament à se pencher sur le dossier.

Une réunion de concertation au sujet de la pilule de troisième génération s’est tenue vendredi 4 janvier au siège de l’agence du médicament, ANSM qui cherche à en restreindre la prescription face aux risques accrus de thrombose veineuse, a-t-on appris auprès de cette agence.

Aucune décision n’a toutefois été prise sur le sujet car il s’agit d’une première réunion et d’autres rencontres avec des spécialistes seront organisées la semaine prochaine, selon la même source.

Le directeur de l’ANSM, Dominique Maraninchi, avait jugé « excessive », mardi la prescription de pilule de 3e génération en France et annoncé l’organisation de réunions sur ce sujet avec les organisations professionnelles avec comme objectif réduire la délivrance de ce type de contraceptif oral.

« Panique à la pilule »

Vendredi, plusieurs médecins ont mis en garde contre les risques de « panique à la pilule » face aux mesures des autorités sanitaires qui jettent la suspicion sur les contraceptifs oraux.

Accusées d’entraîner un risque accru de thrombose veineuse (formation d’un caillot), les pilules de 3e génération ne seront plus remboursées à partir de fin mars, a annoncé mercredi le ministère de la Santé.

Le ministère a aussi demandé à l’ANSM que « la pilule de 2e génération soit systématiquement privilégiée, sauf situations particulières » car les risques de thrombose veineuse sont deux fois plus élevés pour les pilules de 3e et 4e génération par rapport à la 2e génération.

Risque d’une « vague d’IVG »

Cette décision « comporte le danger de contribuer à la panique et d’avoir ensuite une vague d’IVG », a critiqué vendredi le gynécologue Bernard Hédon, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (Cngof).

Le risque, selon lui, est de revivre la même « panique à la pilule » que celle enregistrée en 1995 et qui s’était traduite par une hausse des interruptions volontaires de grossesse (IVG).

L’eurodéputée écologiste française Michèle Rivasi a annoncé vendredi avoir interpellé l’agence européenne du médicament, EMA, au sujet de la pilule de 3e génération accusée d’entraîner un risque accru de thrombose veineuse.

« Pourquoi, en fonction des effets secondaires constatés, n’est-il pas possible de retirer du marché ces pilules plutôt que de formuler des mises en garde ? », s’est interrogée dans un communiqué l’eurodéputée, jugeant qu’il y avait « un véritable manque d’information des médecins sur les risques de ces pilules contraceptives ».

« C’est pourquoi j’ai demandé à l’EMA comment elle comptait s’y prendre pour renforcer l’information aux médecins, » selon Michèle Rivasi, précisant avoir « interpellé » jeudi l’agence européenne basée à Londres « sur les risques de complications thrombo-veineuses de ces contraceptifs ».

Les pilules de 3e génération sont accusées d’accroître par deux le risque de thrombose veineuse (formation de caillot sanguin dans une veine) par rapport à celles de 2e génération.

Tout est parti d’une première plainte déposée en France à la mi-décembre par une jeune femme victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) imputé à une pilule de 3e génération.

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Par Michèle Rivasi

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