Pesticides: le Cruiser tueur d’abeilles doit être retiré du marché

Le ministère de l’Agriculture vient d’annoncer qu’il envisageait d’interdire le « Cruiser OSR », un pesticide qui aurait des effets nocifs sur les abeilles. Alors que s’achève aujourd’hui la Semaine pour les alternatives aux pesticides, Michèle RIVASI, porte-parole d’Eva JOLY, se réjouit de cette annonce et espère qu’elle sera traduite en actes prochainement.

« Il faut à tout prix retirer l’autorisation de mise sur le marché de ce poison très largement utilisé en France (1) et appliquer le principe de précaution. Nous ne pouvons nous permettre de prendre le risque de mettre en danger les colonies d’abeilles déjà durement affectées par de nombreux facteurs : pollution, changement climatique, varroa, frelons asiatiques etc. Si la pollinisation cesse, c’est une véritable catastrophe sanitaire et environnementale qui s’annonce. Faut-il rappeler que 84 % des espèces végétales et 76 % de la production alimentaire en Europe dépendent de la pollinisation des abeilles? Syngenta devrait reconnaître la validité des études menées sur le Cruiser OSR et arrêter de mettre sur le marché des produits aussi dangereux pour l’équilibre environnemental. »

« Les abeilles ne sont pas les seules victimes des phytosanitaires. De plus en plus d’agriculteurs (2) affectés par ces produits doivent passer devant les tribunaux pour obtenir la reconnaissance de leurs maladies professionnelles, ce n’est pas normal ! Au sein d’Europe-Ecologie – Les Verts, nous soutenons les alternatives aux pesticides, l’agriculture biologique bien sûr mais également l’arrêt de la monoculture intensive en France et en Europe, qui aboutit à la disparition des plantes mellifères indispensables à la survie des espèces pollinisatrices », conclut l’eurodéputée.

(1) Le Cruiser OSR est un produit fongicide et insecticide qui enrobe les semis de colza afin de protéger la plante contre les fontes de semis, le mildiou et contre les pucerons. Il contient du thiametoxam (famille des néonicotinoïdes), qui interférerait, selon une étude récemment publié dans la revue Science, avec le système cérébral de géolocalisation des abeilles, qui n’y survivent pas. Les associations et les écologistes dénoncent depuis 2008 la toxicité de cet insecticide.

(2) Comme Paul François, président de l’association Phyto-Victimes qui a remporté mi-février une victoire judiciaire inédite face au géant de l’agrochimie Monsanto, jugé responsable de son intoxication à un herbicide.

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Par Michèle Rivasi

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