Perturbateurs endocriniens : la stratégie nationale voit enfin le jour

A l’issue de la Conférence environnementale des 14-15 septembre 2012, le gouvernement a décidé de mettre en place un groupe de travail associant l’ensemble des parties prenantes pour élaborer d’ici juin 2013 une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens comprenant des actions de recherche, d’expertise, d’information du public et de réflexion sur l’encadrement réglementaire.

L’objectif affiché est de diminuer l’exposition de la population aux perturbateurs endocriniens afin de la préserver de leurs impacts sanitaires et environnementaux.

Après 6 réunions, le groupe de travail est aujourd’hui en mesure de proposer un texte (composé d’objectifs stratégiques et de la stratégie en tant que telle) qui sera soumis à consultation du public et présenté en Conseil des ministres prochainement.

Les élus ayant participé à l’élaboration de la stratégie nationale commentent le travail effectué :

Pour Michèle Rivasi, députée européenne Vice-Présidente du groupe des Verts/ALE au Parlement européen : « Tout au long des discussions, nous avons noté un très grand consensus avec les ONG présentes (RES, WECF, FNE, Générations futures). J’ai rappelé qu’il était indispensable de travailler avec des pays européens à la pointe sur le sujet des PE (pays nordiques en particulier), afin de pousser les agences européennes et la Commission à élaborer une stratégie européenne plus ambitieuse. 

«L’important c’est de protéger les populations les plus vulnérables (femmes enceintes et jeunes enfants), c’est pourquoi il est primordial de bien connaitre les niveaux d’exposition et de lancer une campagne d’information offensive pour informer la population qui ignore encore le danger de ces substances. Avec les ONG, nous avons également insisté sur la formation des différents publics concernés (les agriculteurs, les apprentis, les ouvriers, le personnel médical, etc.). »

Pour Corinne Lepage, députée européenne ADLE, présidente de CAP 21 : 

« Je me réjouis que les propositions formulées aux côtés des ONG aient été pour partie prises en compte. Je regrette que les rapports Westlund -voté au Parlement européen- et la deuxième version du rapport « Signaux précoces, leçons tardives » de l’EEA ne soit repris qu’en référence dans le texte. Le fait de renvoyer les conflits d’intérêts dans les organismes d’expertise à un autre texte n’est pas rassurant et retarde l’application réelle des principes de précaution et de prévention engendrant aujourd’hui des coûts humains, sociaux et économiques importants pour la société ».

Pour Gérard Bapt, député PS des Haute Garonne et auteur du projet de loi interdisant le Bisphénol A dans les contenants alimentaires :

« La stratégie nationale formalise utilement, sur la base d’effets sanitaires et environnementaux avérés, la décision française de donner une impulsion décisive, nationale et européenne, à la protection des population dont l’exposition à certaines substances est susceptible de porter atteinte à leur santé et à leur environnement. Elle vise notamment à mieux coordonner les efforts de recherche au plan national et européen, ainsi qu’à harmoniser les avancées législatives et réglementaires obtenues dans un Etat membre. Ainsi en est-il pour le retrait des contenants alimentaires comportant du Bisphénol A, prévu par la France au 1er juillet 2015 ».

Les élus soutiennent en outre la position des ONG signataires d’un manifeste et d’une pétition pour lutter contre les perturbateurs endocriniens.

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Par Michèle Rivasi

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