Nucléaire: EDF tente d’imposer « à tout prix » la relance du nucléaire en France

Le PDG d’EDF a déclaré aujourd’hui que l’entreprise projetait un renouvellement du parc nucléaire français, qui devrait se traduire par le déploiement à terme de « plusieurs dizaines » de réacteurs EPR NM (Nouveau Modèle).

Réaction de Michèle RIVASI, eurodéputée EELV : « Alors qu’EDF est empêtré dans son chantier de Flamanville et tente de vendre l’électricité la plus chère d’Europe à Hinkley Point en Angleterre, cette provocation montre bien à quel point l’avenir de l’entreprise dépend du marché français. Pourtant, les ruptures technologiques dans d’autres domaines de l’énergie vont offrir à la France la possibilité de sortir progressivement du nucléaire, tout en développant de nouvelles filières industrielles bien plus prometteuses en termes d’emplois ».

« Alors que l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a dévoilé hier son scénario d’une France avec une électricité 100 % issue des énergies renouvelables (63 % d’éolien, 17 % de solaire, 13 % d’hydraulique et 7 % de géothermie et thermique renouvelable), il convient de mettre en regard le coût d’un tel scénario avec le coût actuel du nucléaire : l’EPR d’Hinkley Point produira un Mégawattheure (MWh) à 130 euros, le scénario de l’Ademe propose un MWh à 119 €. Cherchez l’erreur… »

« Je m’inquiète aussi des déclarations concernant les investissements prévus pour prolonger la durée d’activité des centrales à 60 ans. Tout d’abord, c’est prendre un risque incommensurable car les centrales n’étaient pas prévues pour dépasser les 40 ans d’activité, et plus une centrale vieillit plus les incidents pouvant se transformer en accidents deviennent récurrents. Et surtout, ça n’est pas à EDF de décider mais bien à l’Autorité de Sûreté Nucléaire de trancher sur cette possibilité. À force de jouer les apprentis sorciers, on risque de le regretter».

« La plupart des projets énergétiques en cours ou à venir au niveau mondial concernent avant tout les énergies renouvelables. Et le risque terroriste est plus que jamais une menace pour notre sécurité commune : quelques personnes bien avisées pourraient facilement mettre à mal le mythe de la sécurité nucléaire. Nous avons eu de la chance jusqu’ici, ne la provoquons pas plus longtemps ».

Et Michèle RIVASI de conclure: « Ce projet de nouveaux réacteurs EPR est déjà mort dans l’œuf: il faudra 15 à 20 ans pour le concevoir et la stratégie énergétique française ne peut se construire sur des suppositions et autres hypothèses farfelues. Les entreprises du nucléaire sont tout plus endettées les unes que les autres, et le défaut de paiement les guette: à part à chercher des partenaires peu recommandables, EDF n’aura jamais les moyens de financer un tel projet ».

[facebook_ilike]

Articles similaires :

1 commentaire
Par Michèle Rivasi

Suivez-moi sur Facebook

Suivez-moi sur Twitter