Nouveau scandale financier : la France ne doit plus être complice de l’entente illicite des laboratoires pharmaceutiques

Le 5 mars 2014, l’autorité italienne de la concurrence a infligé une amende de 182,5 millions d’euros aux laboratoires pharmaceutiques Novartis et Roche, accusés d’entente illicite dans la vente de médicaments. Ces groupes sont soupçonnés d’avoir fait obstacle à la diffusion de l’Avastin, un anticancéreux de Roche qui peut aussi être utilisé dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et d’autres maladies de l’oeil (entre 30 et 50 euros), au profit du Lucentis de Novartis (près de 900 euros la dose).

Michèle Rivasi, députée européenne Europe-Ecologie, se félicite de l’annonce publiée dans le journal le Parisien selon laquelle la ministre de la Santé, Marisol Touraine, vient de transmettre au Conseil d’Etat un projet de décret qui permettra enfin aux ophtalmologistes d’utiliser l’anticancéreux Avastin dans le traitement de la DMLA.

« Selon l’étude Gefal, menée par le CHU de Lyon et dirigée par le professeur Laurent Kodjikian, les deux traitements sont équivalents (ce que démontraient déjà deux autres essais, CATT aux États-Unis et IVAN en Grande-Bretagne), alors pourquoi avoir attendu si longtemps avant d’intervenir ? Il apparait clairement que Roche et Novartis ont introduit une différence «artificielle» entre les deux produits. Ils ont présenté l’Avastin, meilleur marché, comme plus dangereux, influençant ainsi les choix des médecins et des services sanitaires.

Il était grand temps de légaliser, via la procédure de «recommandation temporaire d’utilisation pour raison économique», l’utilisation de l’Avastin, dont le coût est de 30 € par injection, contre 900 euros la dose de Lucentis. Mais il faut aller plus loin et abroger la circulaire prise en juillet 2012 par la Direction générale de la santé (DGS) interdisant la prescription hors AMM de l’anticancéreux Avastin pour traiter la DMLA. La gabegie n’a que trop duré, comme je l’ai maintes fois répété au vu des différentes études produites par le pharmacien Serge Rader (plus de 10 milliards d’euros d’économie pharmaceutique sont réalisables pour réduire à néant le déficit de la sécurité sociale (1)

C’est pourquoi je viens d’adresser une question écrite à la Commission européenne (prioritaire), lui demandant qu’une expertise soit menée pour confirmer l’entente illicite et lui demandant pourquoi une autorisation de mise sur le marché (AMM) n’existe-elle pas au niveau européen pour permettre au médicament Avastin de traiter la dégénérescence maculaire liée à l’âge, ce médicament étant tout aussi efficace que le Lucentis tout en étant moins cher« .

(1) https://www.michele-rivasi.eu/medias/baisser-le-prix-des-medicaments-permettrait-de-reduire-le-deficit-de-lassurance-maladie/

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Par Michèle Rivasi

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