Moins de viande, c’est bon pour la planète et pour la santé

Tribune publiée sur le Huffington Post
20/03/2014 16h08

C’est aujourd’hui la journée internationale sans viande. Pour encore un trop grand nombre d’occidentaux et de Français en particulier, consommer quotidiennement de la viande reste la norme. Or, diminuer sa ration carnée n’offre que des avantages, tant environnementaux qu’en matière de santé.

Souffrance animale

Ces derniers mois et années, les scandales sanitaires impliquant de la viande se sont succédés : dernier en date, une enquête conduite par des associations internationales de protection des animaux (L214, Tierschutzbund Zürich, Animals Angels USA, Eyes On Animals et GAIA) révélant le côté sordide de la filière d’exportation des chevaux de boucheries des Etats-Unis vers la France. On y découvre que des animaux malades, blessés, mourants, traités à la phénylbutazone ou d’autres substances dangereuses interdites dans l’UE, sont acheminés dans des conditions épouvantables et sans aucune traçabilité en Europe afin d’être consommés. Ce n’est pas sans rappeler les précédents scandales qui ont secoué l’Europe lors de la découverte des trafics opérés par les traders de la viande et qui ont mis en lumière le manque total de transparence de la filière.

Ces épisodes ont néanmoins permis d’amener le débat de la consommation de viande sur le devant de la scène politique. Si François Hollande n’a pas souhaité donner de statut juridique à l’animal, qui reste donc considéré comme un meuble en France, les écologistes rappellent que ces êtres sensibles, sont vivants, ils pensent et ils ressentent la douleur. Mais réduits à l’état de marchandise et sacrifiés sur l’autel de la productivité et de la rentabilité, ils arrivent dans nos assiettes dans des états de stress qui ne peuvent être bénéfiques pour notre santé.

Cancers, diabète, obésité…

Les études pointant les risques pour la santé d’une alimentation trop riche en protéines animales se multiplient. Selon une étude menée par des chercheurs de la Harvard Medical School les personnes mangeant trop de viande rouge sont plus exposées au risque de cancer et aux problèmes cardiaques (diabète, obésité). Deux études, parues dans la revue Cell Metabolism en mars 2014, montrent qu’une alimentation riche en protéines favoriserait la survenue de cancers et diminuerait de manière importante l’espérance de vie : les risques sont aussi élevés qu’en fumant trop. Il faut également prendre en compte le phénomène de résistance aux antibiotique qui s’accélère de façon alarmante, en raison des trop grandes quantités d’antibiotiques administrées automatiquement en prévention aux animaux dans les élevages intensifs. Pour rappel, la résistance aux antibiotiques tue 23 000 personnes aux Etats-Unis et coutent à la société 35 milliards de dollars. Autre point à prendre en considération, en Asie, en particulier en Inde, la consommation de viande augmente. Ces personnes qui n’en consommaient pas sont désormais victimes de nouvelles maladies.

Environnement

A côté des risques pour la santé, qui sont loin d’être négligeables, les conséquences sur l’environnement de la consommation de viande sont maintenant bien connues. Toutes filières de production animale confondues, les émissions de gaz à effet de serre de l’élevage s’élèvent à 7,1 gigatonnes d’équivalent CO2 par an – soit 14,5 pour cent de toutes les émissions d’origine anthropique, c’est l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui le dit… Plus d’un tiers des récoltes céréalières dans le monde est réservé à l’alimentation des animaux destinés à la consommation. Autant de forêts rasées pour la production intensive de céréales, de dépenses en eau pour l’irrigation (pour « produire » 1 kg de bœuf, 7 à 10 kg de céréales seront nécessairement utilisés, 15 500 litres d’eau seront nécessaires), au détriment des population locales des pays en voie de développement victimes de ce gaspillage insensé. La pollution générée par les élevages intensifs est visible, ce qui n’a pas empêché le gouvernement de prendre une série de textes allégeant les procédures applicables aux élevages porcins, dont le lisier est très polluant.

Pourtant, il est parfaitement possible de ne pas manger de viande et d’être en bonne santé. Nombreux sont les végétariens qui sont là pour le prouver. Un régime éthique et équilibré, à base de céréales et de légumineuses et de fruits et légumes, permet de retrouver une hygiène de vie saine et plus harmonieuse avec notre environnement. Alors, le changement alimentaire, c’est pour quand?

[facebook_ilike]

Articles similaires :

Par Michèle Rivasi

Suivez-moi sur Facebook

Suivez-moi sur Twitter