Médicament Sovaldi : le brevet est partiellement révoqué

En février 2015, Médecins du Monde a déposé une opposition au brevet sur le sofosbuvir, la molécule du Sovaldi, traitement contre l’hépatite C. Ce mercredi 5 octobre, l’Office européen des brevets (OEB) a estimé que cette requête était valable et a partiellement révoqué le brevet détenu par Gilead.

Réaction de Michèle Rivasi, eurodéputée écologiste, candidate à la primaire d’EELV pour l’élection présidentielle de 2017 :

« Bravo pour tout le travail réalisé par Médecins du monde. Cette révocation partielle du brevet est une bonne nouvelle. Elle démontre que le laboratoire Gilead a outrepassé le périmètre de sa demande de brevet. Cette entreprise commercialise en plus le Sovaldi à un prix scandaleux de 41.861,40 € en France pour un traitement de 12 semaines, ce qui empêche de nombreux malades d’y avoir accès.
Tout ceci, alors même qu’une étude de l’université de Liverpool de décembre 2013 a montré que le coût de production du Sovaldi pour une cure de 12 semaines revenait à environ 80 euros pour le laboratoire, soit, tenez-vous bien, un coût 500 fois inférieur au prix pratiqué. Ce n’est plus une arnaque, c’est un hold-up.
La décision de l’Office européen des brevets ne va pourtant pas assez loin ! Les gouvernements nationaux ont maintenant le devoir moral de s’engouffrer dans la brèche en ayant recours à la licence obligatoire qui permet à des génériqueurs de produire la molécule breveté à un prix bien moindre. Il y a urgence ! Le Maroc l’a fait en juin 2015, ce qui a permis de commercialiser le sofosbuvir à un prix…200 fois inférieur (de 64 000 euros à 275 euros). Des pays comme l’Égypte ont carrément refusé le brevet sur le sofosbuvir
Il est donc grand temps que la France fixe le prix des médicaments en toute transparence, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui au sein du Comité d’économique des produits de santé (CEPS).
D’autres médicaments sont mis sur le marché à des prix inacceptables comme l’a dénoncé récemment la présidente de la Haute autorité de santé en France, Agnès Buzin. C’est le cas d’anticancéreux comme l’Avastin (Roche) ou le Yervoy (Bristol-Myers Squibb). La France, comme tous les pays qui ont signé les accords de l’OMC, a entre ses mains la possibilité de faire baisser drastiquement les coûts : la licence obligatoire est plus que jamais d’actualité.
»
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Par Michèle Rivasi

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