Les citoyens d’Europe ont voté : 85 % veulent la suppression des amalgames dentaires

L’Alliance pour une dentisterie mondiale sans mercure et l’eurodéputée Michèle Rivasi (Les Verts/ALE), avec le soutien du Bureau Environnemental Européen (BEE), ont organisé une conférence de presse jeudi 7 mai pour faire connaître les résultats de la consultation organisée par Commission européenne sur la mise en oeuvre de la Convention de Minamata sur le mercure . Le résultat montre que les Européens ne veulent pas d’une application a minima : 85 % des citoyens souhaitent qu’on en finisse au plus vite avec l’usage du mercure en dentisterie.

 

L’eurodéputée Michèle Rivasi a déclaré : « Les citoyens ont exprimé une demande massive pour que soit éliminé l’amalgame. Les institutions ne peuvent pas écarter un appel aussi pressant : la Commission européenne doit maintenant tout mettre en oeuvre pour que l’amalgame dentaire soit écarté au plus vite du marché, conformément à la volonté des peuples. »

 

« Dans tous les États membres, observe Elena Lymberidi-Settimo du BEE, l’écrasante majorité des citoyens se sont prononcés pour que l’UE mène le monde vers la réduction de l’exposition au mercure. Cela signifie qu’il ratifier la Convention de Minamata au plus tôt, mais aussi faire mieux et plus vite que ce que la Convention n’exige. »

 

Le Porte Parole de l’Alliance pour une dentisterie mondiale sans mercure en Allemagne, Florian Schulze, commente : « L’amalgame dentaire est susceptible de devenir la principale utilisation du mercure dans l’UE. Mais si l’on interdit l’amalgame, ce sont 75 t/an de mercure qui seront éliminés de la circulation sur notre continent. L’abandon du mercure en dentisterie est désormais inévitable. Retarder sa suppression, c’est contaminer inutilement notre ‘environnement. »

 

La spécialiste en santé publique Marie Grosman précise : « Le mercure est extrêmement toxique et il est très volatil. Il est aussi biopersistant. Or l’amalgame dentaire constitue la première source d’imprégnation des Européens. L’amalgame est donc dangereux à la fois pour l’environnement, pour le patient qui porte des amalgames, pour les professionnels de la dentisterie qui les manipulent, pour les enfants exposés in utero… »

« Non seulement l’amalgame est toxique, ajoute le dentiste Bobbie Beckmann, qui a banni le mercure de son arsenal depuis 35 ans ; mais il est désormais complètement dépassé. L’amalgame endommage la dent, il est inesthétique, il occasionne des troubles fonctionnels… Les matériaux plus récents n’offrent que des avantages ! » « C’est bien pour cela que la Suède a embrassé la dentisterie sans mercure ! », renchérit son confrère Christer Malmström, qui souligne aussi ce fait notable : « Depuis la disparition de l’amalgame, les dépenses en soins dentaires sont restées inchangées dans notre pays. »

 

Notes :

 

Le résultat spectaculaire de ce vote vient parachever un cycle d’événements convergents dans l’Union européenne :

Ø en 2003, le rapport officiel Suédois Dental materials and health concluait que, « pour des raisons médicales, l’amalgame devrait être supprimé des soins dentaires dès que possible » ;

Ø en 2009, la Suède interdisait donc l’amalgame et invitait les autres pays européens à suivre son exemple ;

Ø en 2011, le Conseil de l’Europe adoptait à l’unanimité une résolution invitant à « la restriction, voire l’interdiction, des amalgames comme matériaux d’obturation dentaire » ;

Ø en 2012, un rapport commandité par la Commission européenne recommandait un renforcement de la législation sur les déchets de mercure issus des cabinets dentaires et une interdiction des amalgames à l’horizon 2018 ;

Ø en 2013, l’Europe signait la Convention de Minamata sur le mercure, et s’engageait par suite à réduire l’exposition au mercure des Européens.

 

 

 

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Par Michèle Rivasi

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