Lejdd.fr : Le « coup de main » de Cohn-Bendit aux écolos

Anne-Charlotte Dusseaulx

4 March 2014

Lejdd.fr

Mardi, lors d’une conférence de presse sur les élections européennes, Europe Ecologie – Les Verts a fait grand place à Daniel Cohn-Bendit, député sortant. « J’ai signé un pacte de responsabilité » avec EELV, a ironisé l’écologiste.

C’est son « pacte de responsabilité » à lui. Daniel Cohn-Bendit n’est pas candidat mais, mardi matin, lors d’une conférence de presse avec les candidats d’Europe Ecologie – Les Verts (EELV) aux européennes, il était bien présent. Au centre même. « Je suis prêt à donner un coup de main à EELV, et EELV est prêt à donner un coup de main pour transformer l’Europe », a expliqué le député européen sortant. Mais il prévient : la campagne ne se fera « sûrement pas derrière moi. Moi, je suis à côté. Il faut que chacun trouve sa place ». « Ce serait mentir aux gens (…) Je ne suis pas dans le jeu », a poursuivi Daniel Cohn-Bendit, qui se place en « commentateur éclairé ».

Mais sans « Dany » à leurs côtés, la campagne des européennes n’aurait pas été la même pour les écologistes. « Où est le timonier? », lance Pascal Durand avant de prendre la parole. « Un être vous manque et tout est dépeuplé », ironise dans la foulée l’ancien secrétaire national du parti, désormais tête de liste en Ile-de-France. « C’est important de poursuivre cette aventure (de 2009, Ndlr) avec lui », déclarera quelques minutes plus tard la chef de file d’EELV, Emmanuelle Cosse. Quant à la candidate et porte-parole de la campagne, Karima Delli, elle affirme qu’avec Daniel Cohn-Bendit, elle sera « à 300% ». « C’est notre parrain (…) Il incarne l’Europe à lui seul. Il n’a pas sa langue dans sa poche, on en a besoin », explique-t-elle, assurant vouloir une Europe « ambitieuse, et pas une Europe timide ».

« Faire naître une citoyenneté européenne »

« En France, il y a un espace politique très fort pour ceux qui considèrent que l’Europe est un espace des solutions », croit savoir Pascal Durand. « Pour beaucoup de gens, l’Europe est incontournable », poursuit la députée européenne Michèle Rivasi, pour qui les questions liées à la santé, au réchauffement climatique, mais aussi à l’emploi, se règleront au niveau continental. EELV plaide donc pour « plus d’Europe ». L’occasion de tracer les grandes lignes de leur projet. « Une Europe qui privilégie le zéro carbone, les citoyens, la solidarité sur les égoïsmes nationaux, la démocratie sur la technocratie », liste alors l’élu de Bruxelles Yannick Jadot, également porte-parole de cette campagne.

Candidat avec l’Allemande Ska Keller à la présidence de la Commission européenne, José Bové rêve lui de « faire naître une citoyenneté européenne ». Un terme repris par Daniel Cohn-Bendit, qui appelle à « vouloir les Etats-Unis d’Europe » et pour qui « la souveraineté nationale est un mirage ». « C’est ma proposition que j’aime le plus : il faut qu’un million d’Européens puissent étudier ou travailler dans un autre pays », estime-t-il. Avant de poursuivre : « Car entre 20 et 30% tomberont amoureux… C’est la vie, c’est comme ça. » Et de là, naîtront des enfants à la citoyenneté européenne. « Il faut que nous vivions l’Europe, que nous osions l’Europe », a renchéri José Bové.

« On part sur le même objectif d’élus qu’en 2009 »

Alors que les municipales arrivent à grand pas et que le climat politique français est compliqué, aucun ne veut nationaliser le scrutin européen. « Je ne veux pas que l’Europe soit l’otage des problèmes franco-français », affirme Pascal Durand. Une nationalisation du scrutin? Ce sera sans moi, prévient Daniel Cohn-Bendit. « Les écologistes ne font pas seulement une campagne nationale mais européenne. Pour nous, le combat n’est pas simplement économique mais s’inscrit dans un projet démocratique », affirme José Bové.

Reste qu’il faudra convaincre. Et côté score, si chacun parle d’un « espace politique » bien présent, peu se risque à donner des chiffres. « Un très bon score, c’est 20% », lance Daniel Cohn-Bendit. « Ce qui est bien, c’est que Dany a la liberté de dire ce qu’il veut », rétorque sourire aux lèvres Emmanuelle Cosse. Cette dernière se refuse à tout chiffre et espère « faire le meilleur score ». « Entre 10 et 20%, c’est tout à fait possible », déclare quant à elle Michèle Rivasi, qui se dit « très optimiste » car les écologistes portent « un vrai projet ». L’objectif? « On part sur le même objectif d’élus qu’en 2009 (14 élus, passés à 16 en cours de mandature, Ndlr). L’espace de 2009, on l’a encore en 2014 », assure de son côté Pascal Durand. A l’époque, Europe Ecologie avait récolté 16,28% des voix.

D’autres se sont fait une raison et misent sur huit éligibles pour les plus raisonnables. Selon un sondage Ifop pour le JDD publié en janvier, EELV recueillait 7% d’intentions de vote. « Réussir à nouveau à avoir 16 députés ça va être très compliqué. On est en capacité d’avoir un résultat à deux chiffres », assurait José Bové au JDD.fr en février lors de l’émission Décideurs Politiques. « Il faut redonner l’envie », estime Karima Delli. Et Michèle Rivasi de plaider pour un renouveau européen : « L’Europe est morte, vive l’Europe. »

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1 commentaire
  • On se demandait si le gouvernement français veut encore porter la transition énergétique. Avec EELV qui refuse un grand ministère du DD et TOTAL qui intervient dans les écoles françaises, avec l’aval du ministère, je pense que l’on a la réponse ? activeau.fr/Blog.asp?ItmID=17458&Title=Le-gouvernement-veut-il-un-reel-debat-sur-la-transition-energetique-

Par Michèle Rivasi

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