Le scandale PIP démontre une fois de plus les limites des politiques nationales de sécurité sanitaire

Ce mercredi 1er février, un rapport a été remis au Ministre de la Santé retraçant la chronologie de l’affaire de la société PIP et ses implants mammaires défectueux. On y apprend que la direction des hôpitaux recevait des informations sur les pratiques douteuses du docteur Mas dès août 1996. Mais il a fallu attendre 2010 pour que l’alerte soit donnée officiellement.

Pour Michèle Rivasi, députée européenne et porte parole d’Eva Joly sur les questions de santé, le scandale aurait pu être évité si l’Afssaps avait pris au sérieux ces alertes et réagi plus rapidement.

« De nouvelles révélations sont inquiétantes pour les personnes disposant de prothèses. PIP produisait également des prothèses pour hommes (testicules, pectoraux, implants fessiers) et aurait été fournisseur pour des centres anticancéreux français jusqu’en 2010. Par ailleurs, de graves défaillances dans le circuit de stérilisation auraient été commises par la société sous-traitante MXM.

C’est une bonne chose que des missions soient lancées au Parlement et à l’Igas (Inspection générale des affaires sociales), mais nous avons maintenant suffisamment d’éléments pour agir.

Le Parlement européen a demandé le 25 janvier dernier à la Commission européenne qu’une meilleure coordination des agences sanitaires se mette en place. Il est important que le partage d’information se fasse entre les organismes tant européens qu’ internationaux. La Food and Drug Administration (FDA) avait contrôlé PIP en 2000 mais n’avait pas transmis les informations à la France, ce n’est pas normal.

Pour éviter les contrefaçons et les manipulations comme celles de Jean-Claude Mas, patron de la société PIP, il faut responsabiliser davantage les chirurgiens et renforcer le contrôle des organismes de certification. Bien entendu les inspections devront être inopinées. Il faut, de manière générale, que les personnes opérées puissent bénéficier d’une véritable traçabilité de leurs dispositifs médicaux, a posteriori ».

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Par Michèle Rivasi

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