Le Parisien – « Médicaments sous influence »: une enquête glaçante sur les médicaments

Reproduction d’un article Le Parisien-Aujourd’hui en France au sujet de la diffusion du reportage « Médicaments sous influence »

« Il y a entre 15 000 et 20 000 morts par an liées aux médicaments en France », constate Bernard Megaud, professeur en pharmacologie dans « Médicaments sous influence », enquête glaçante signée Romain Icard que propose France 5 ce soir à 20 h 40. Le journaliste met en lumière ce côté obscur en s’appuyant sur le témoignage édifiant du docteur Bernard Dalbergue, ancien directeur des affaires médicales des laboratoires Merck. Licencié après avoir dénoncé un conflit d’intérêts flagrant, l’ancien cadre raconte de l’intérieur les pratiques douteuses de l’industrie pharmaceutique.

Mensonges, études incomplètes, ou effets secondaires passés sous silence : l’enquête montre comment un médicament peut être rapidement commercialisé grâce au lobbying, avant même que son efficacité ne soit avérée ou que l’on démontre que son intérêt thérapeutique est vraiment supérieur à ses effets secondaires.

« Pour identifier un effet secondaire sur mille personnes, il faudrait le tester sur 50 000… qui le fait ? Le vrai cobaye, c’est vous, c’est moi, ce sont nos femmes et nos enfants », estime l’avocat américain Christophe Seeger qui a travaillé sur le Vioxx. Anti-inflammatoire star du labo américain Merck, ce médicament provoquait des crises cardiaques par milliers. Selon un rapport officiel, il a causé la mort de 28 000 personnes aux Etats-Unis alors qu’au sein de Merck, sa dangerosité était connue. Vingt millions d’Américains ont pris du Vioxx. Deux millions en France, mais aucune mort ne lui est officiellement imputée.

Un lobbying très actif

« Le profit potentiel pour les actionnaires semble plus important que l’intérêt sanitaire », remarque Diane Harper, professeur de médecine américaine qui a participé aux études sur le Gardasil, vaccin prévenant le cancer du col de l’utérus sur lequel pèsent de nombreuses interrogations. « Scientifiquement, personne ne peut savoir son efficacité réelle », pointe la députée européenne Michèle Rivasi, qui dénonce le lobbying actif pour ce traitement.

« Une personne était chargée de rédiger des projets de lois sur la vaccination des jeunes filles », se souvient Diane Harper qui avait jugé « inappropriée » la campagne de promotion du Gardasil — « votre fille sera une victime de moins du cancer ». Elle s’était vu répondre chez Merck : « La peur fait vendre. »

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Par Michèle Rivasi

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