INTERPHONE : DANS L’APPENDICE 2, LE RISQUE DE TUMEURS CEREBRALES EST DOUBLE !

Attendus depuis 2004, les résultats de l’étude internationale Interphone sur les risques de tumeurs cérébrales liés à l’utilisation d’un téléphone mobile sont enfin disponibles. Les signataires de l’article concluent qu’il n’existe pas de preuve suffisante mais suggérent en même temps un risque accru de gliomes pour les plus gros utilisateurs. Le risque apparait notamment plus grand du côté du cerveau où les usagers disent utiliser leur téléphone. « Les auteurs s’expriment en faveur d’une absence de risque tout en reconnaissant qu’il existe, remarque la députée européenne d’Europe Ecologie Michèle Rivasi. Cette position de compromis est non seulement inacceptable, elle est de plus largement fausse » poursuit la biologiste et fondatrice du Criirem (Centre de Recherche et d’Information sur le Rayonnement Non Ionisants).
 
« J’invite tous les journalistes et les chercheurs à regarder de très près l’Appendice 2, poursuit Michele Rivasi. Selon les données de cette annexe écartée de l’article principal sur Interphone, le risque de tumeur cérébrale est bel et bien doublé chez les utilisateurs de téléphone mobile exposés depuis plus de 10 ans. Ce risque accru est statiquement significatif et présent quelle que soit la manière d’appréhender la durée d’exposition : nombre d’années d’usage, durée totale passée au téléphone, et nombre total d’appels passés. Une relation « dose réponse » apparait avec une montée du risque selon l’augmentation du temps d’exposition. Tout ceci est visible dans les tableaux de l’appendice 2. »
 
L’étude Interphone, attendue depuis 2004, regroupe un ensemble d’études cas-témoins conduites dans 13 pays. Elle a notamment suivi 2 708 cas de gliome et 2 409 cas de méningiome, deux types de tumeur cérébrale, comparés à 5 634 cas témoins. Le budget total de l’étude, d’un montant de 19,2 Millions d’Euros, a été pour partie financée par la Commission Européenne (3,75 Millions €) et par les industriels du secteur (5,5 Millions €). Les résultats publiés n’abordent que les gliomes, sans évoquer les neurinomes de l’acoustique ou les tumeurs de la glande parotide, deux types de cancers étudiés au sein de Interphone.
 
L’Union Européenne vient d’annoncer une nouvelle étude, Mobi-Kids, sur le risque de tumeurs cérébrales lié à l’utilisation de téléphones mobiles dans l’enfance et l’adolescence. 2 000 enfants seront suivis durant 5 ans. Les resultats sont attendus pour 2015.
 
Pour Michele Rivasi, il ne suffit plus d’attendre les éventuelles conclusions d’études annoncées pour 2015 ou 2030 pour prendre des mesures immédiates, visant à réduire l’exposition des utilisateurs de mobiles. « Nous avons suffisament de signaux d’alerte. Vouloir attendre, c’est se moquer des gens et en particulier des usagers les plus jeunes. Il faut arreter avec les demi-mesures ou de trainer les pieds. L’AFSSET s’est déjà exprimé en faveur de la réduction des expositions. Elisabeth Cardis, la coordinatrice de l’étude Interphone, aussi. Pourquoi attendre et continuer à développer le marché du mobile au détriment de la santé des générations futures ? »

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Par Michèle Rivasi

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