Incident à la centrale nucléaire de Penly: la roulette russe continue

Hier, la centrale nucléaire de Penly a été victime d’un incident classé au niveau 1 (sur l’échelle de l’INES), consistant en deux départs de feu et une fuite d’eau radioactive dans l’enceinte du réacteur numéro 2. Alors qu’EDF minimise les risques, un brin de contre-expertise s’avère nécessaire pour dénoncer le discours officiel.

Pour Michèle RIVASI, porte-parole d’Eva Joly, le traitement médiatique de cet incident tout comme l’échelle de l’INES participent à la banalisation du risque nucléaire : « Même si EDF se veut rassurant, l’eau radioactive qui a fui est extrêmement dangereuse et présente des risques d’irradiation pour le personnel d’intervention. Cet incident est un avertissement sérieux lancé à EDF et à l’Autorité de Sûreté Nucléaire, puisqu’il touche à la fiabilité des composants assurant le refroidissement du combustible. Le niveau d’incident annoncé n’est donc pas représentatif du danger réel car il ne prend en compte que les rejets radioactifs. Et pourtant des incidents de niveau 1 il y en a eu 141 rien qu’en 2010. Aujourd’hui le directeur délégué de la centrale en profite justement pour minimiser et dire laconiquement que c’est ‘un évènement qui arrive parfois dans la vie d’une centrale’. Nous avons évité un enchaînement qui aurait pu aboutir à la défaillance généralisée du système de refroidissement : la technologie nucléaire est plus fragile qu’on veut nous le faire croire ».

Cet incident est une preuve de plus de l’obsolescence du parc nucléaire français : « Si un joint se met à fuir lors d’un arrêt d’urgence, combien de joints ont aussi été fragilisés lors de cet incident ? Combien provoqueront une fuite au prochain arrêt ? Le vieillissement des centrales couplé à la course à la rentabilité n’augure rien de bon pour la sûreté nucléaire française, c’est statistique : plus nous allongeons la durée de vie des centrales, plus nous risquons d’atteindre des incidents d’une gravité accrue ».

Dès lors vient le temps des questions et de la transparence : «Quand a donc été pour la dernière fois vérifiée la fiabilité des composants de la pompe de refroidissement incriminée ? De quand date la pose du joint défaillant ? En l’état actuel, si nous voulons minimiser les risques au maximum, nous devons absolument contrôler toutes les pompes et remplacer immédiatement tout matériel défectueux ».

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Par Michèle Rivasi

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