Fukushima, un an après : sortir du nucléaire, un impératif pour l’avenir de notre pays

Un an après la catastrophe nucléaire de Fukushima, le Japon peine toujours à maîtriser une situation inimaginable pour ceux qui ne la vivent pas. De la commercialisation des aliments contaminés à la gestion de réacteurs encore incontrôlables, en passant par la question cruciale des réfugiés nucléaires, le pays est loin de pouvoir assurer la protection de ses habitants malgré son haut niveau de développement.

Revenus marqués par leur visite au Japon, où ils ont pu constater la détresse et l’angoisse d’une nation entière, Eva JOLY, Michèle RIVASI et Denis BAUPIN ont souhaité commémorer ce triste anniversaire en invitant à Paris le 5 mars des grands témoins japonais du monde politique, associatif et de la presse indépendante. Une triste occasion de rappeler l’importance du combat contre le nucléaire.

Pour Eva Joly, candidate écologiste aux élections présidentielles, des conclusions doivent être impérativement tirées de cette catastrophe de trop : «Alors que la classe politique française continue à sacraliser le dogme fanatique de la sûreté nucléaire, le mythe d’un nucléaire sûr et bon marché garantissant une supposée indépendance énergétique est pourtant définitivement tombé. Les écologistes se doivent d’offrir aux Français une alternative énergétique aussi crédible que durable: je ne souhaite pas offrir aux enfants de la France la détresse humaine que j’ai pu constater en allant au Japon. Notre expertise est le fruit d’années de réflexion enrichies par les scénarios énergétiques les plus crédibles, nous savons qu’il est possible d’anticiper la raréfaction inéluctable des ressources fossiles et lutter contre le changement climatique tout en sortant du nucléaire. Nous pouvons garantir un avenir énergétique indépendant et durable à la France, tout en préservant le pouvoir d’achat des Français : pourquoi se priver d’un tel luxe ?»

Pour Michèle Rivasi, députée européenne EELV, porte-parole d’Eva Joly et figure emblématique de la lutte contre la désinformation nucléaire, une page doit être tournée : « Face à une population résolue à sortir du nucléaire, le monde politique continue à subir les pressions du lobby nucléaire, au Japon comme ailleurs. Alors que le mythe de la sûreté est définitivement tombé, des intérêts privés souhaitent pourtant le maintien du statu quo nucléaire. Les Japonais se retrouvent aujourd’hui dans une position de défiance inédite à l’égard de l’autorité qu’ils respectaient jadis. Fukushima n’aura pas seulement un impact sur l’environnement et la santé mais aussi les mentalités: la morale japonaise restera à jamais ébranlée par l’inconséquence et l’irresponsabilité de ses dirigeants. Je ne souhaite pas que nous connaissions la même tragédie en France: le peuple doit rester ferme pour cesser de se faire imposer une technologie mortifère. Seule Eva Joly peut résister au lobby nucléaire et garantir aux Français une transition énergétique durable et pourvoyeuse d’emplois : à eux de voter juste.»

Pour Denis Baupin, maire-adjoint de la ville de Paris, les Français ne doivent plus cautionner l’illusion nucléaire : « Le lobby nucléaire au Japon a joué le même rôle pervers qu’il joue déjà en France depuis longtemps. Comme chez nous il s’est insinué partout pour limiter les contraintes de sécurité tout en faisant croire à un nucléaire sûr et bon marché. Il faut tirer des leçons pour ne plus jamais dire ‘si nous avions su’: aujourd’hui nous savons et il serait irresponsable de ne pas réagir. Alors que le gouvernement japonais avait prévu un scénario catastrophe visant à l’impossible évacuation de Tokyo, les Français doivent comprendre que personne n’est à l’abri en cas de catastrophe nucléaire. La vulnérabilité de la centrale de Nogent – située à seulement 80 kilomètres de Paris – à une agression extérieure a été démontrée par les militants de Greenpeace. En cas d’accident il sera tout bonnement impossible d’assurer aux Parisiens la sécurité nécessaire à leur protection.»

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2 commentaires
  • Faire un parallèle avec ces deux accidents est proche de la psychose.
    Tchernobyl (RBMK-1986)
    Fukushima (BWR-2011)
    En France, les 59 réacteurs sont de type PWR (Boucle eau sous pression dans une double enceinte étanche de confinement).

    C’est comme les véhicules qui roulent : il y a des motos, des voitures et des véhicules blindés.
    Lesquels ont le plus de risques d’accidents ?

    L’accident majeur de référence sur le même type de réacteur.
    Three Mile Island (PWR-1979)
    Depuis, la cause de cet accident majeur a été prise en compte par la sureté.
    Et s’imaginer un tsunami à Fessenheim, il faut y croire, comme une religion et ses délires.
    http://maurice.champion20.pagesperso-orange.fr/Electricite.htm

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Par Michèle Rivasi

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