Forge du Creusot: l’ASN perd tout sa crédibilité, une commission d’enquête parlementaire est indispensable

L’Autorité de Sûreté Nucléaire doit rendre en Septembre sa décision concernant l’autorisation définitive de l’utilisation de la cuve défectueuse de l’EPR de Flamanville. Or nous apprenons aujourd’hui que l’ASN avait alerté Areva et EDF sur la fiabilité des composants produits à l’usine de Creusot Forge en 2005, un an avant la production de la cuve de l’EPR de Flamanville. Pourtant, c’est seulement 9 mois après son installation à Flamanville en janvier 2014 qu’Areva reconnaît enfin que la cuve est défaillante.

Réaction de Michèle RIVASI, eurodéputée écologiste: « L’attitude d’Areva est criminelle et doit faire l’objet d’une commission d’enquête parlementaire. Il y a eu trop de mensonges depuis dix ans pour que l’on se fie désormais à la parole de qui que ce soit: le futur gouvernement français doit faire toute la lumière sur cette affaire. Et ce d’autant plus que le gouvernement Valls avait publié un arrêté le 3 janvier dernier 2015 (1) prévoyant la possibilité, pour un fabricant, de demander à l’Autorité de sûreté nucléaire une dérogation afin d’autoriser l’utilisation d’un équipement n’ayant pas satisfait à l’ensemble des exigences essentielles de sécurité en cas de «difficulté particulière». Dans ces conditions, autoriser l’installation de la cuve serait criminel.

Quand on apprend que l’ancien directeur de l’ASN André-Claude Lacoste était revenu effondré de la visite de l’usine du Creusot en 2006, constatant que la forge n’était pas aux standards requis pour l’industrie nucléaire, on ne peut plus nier que l’ASN ne dispose pas des moyens nécessaires à l’accomplissement de ses missions. Je l’ai dit et je le répète, il faut renforcer les effectifs de l’ASN et surtout la doter de véritables pouvoirs d’investigation et de sanction.

Alors que l’on apprenait hier la faillite de la filière nucléaire de Toshiba, prouvant une nouvelle fois que le nucléaire n’était plus compétitif et n’avait plus d’avenir, il paraît évident que notre fleuron industriel ne survit que grâce à la générosité des contribuables français. Et c’est d’autant plus irresponsable que cette survie se fait au détriment de la sûreté nucléaire et au risque d’un accident nucléaire majeur. Arrêtons les frais, car la facture ne s’arrêtera jamais de gonfler. Chaque effort mis en oeuvre pour sauver le nucléaire nous rapproche chaque jour un peu plus d’un désastre écologique, humain et financier ».

(1) https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031742222&dateTexte=&categorieLien=id

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Par Michèle Rivasi

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