EDF, ou la cigale qui chante

Le Conseil d’administration d’EDF SA, réuni le 15 février 2012 sous la présidence d’Henri Proglio, a annoncé que le résultat net part du groupe a été multiplié par trois en 2011, à 3 milliards d’euros.

Pour Michèle Rivasi, porte parole d’Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle, de tels bénéfices ne devraient pas être ainsi revendiqués, alors que des investissements urgents dans la sûreté nucléaire sont nécessaires et que le démantèlement futur n’est toujours pas financé.

« EDF se targue de faire des bénéfices, alors même que les investissements nécessaires ne sont pas assurés. Est-ce que les travaux post-Fukushima ont été réalisés? Les centrales bénéficient-elles d’une sûreté renforcée? Evidemment, non! Aucune des recommandations de l’ASN n’a été mise en oeuvre. Par exemple, nos piscines de combustibles sont toujours d’une extrême vulnérabilité... Et pourtant EDF s’autorise à faire des profits. En cas d’accident, chacun aura beau jeu de critiquer les dirigeants qui auront préféré rémunérer les actionnaires au lieu d’investir dans la sûreté.. »

Nous doutons par ailleurs, au sein d’Europe Ecologie Les Verts, qu’EDF ait provisionné l’argent nécessaire pour le démantèlement des centrales. L’année dernière, EDF s’autorisait, avec la complicité du gouvernement, une manipulation comptable à 2,3 milliards d’euros. Au lieu de mettre des capitaux liquides, EDF a fléché 50% du capital de sa filiale RTE, le réseau de transport, vers les réserves pour le démantèlement futur. Autrement dit, avec ce jeu d’écriture, EDF a provisionné des capitaux non liquides, dont il devra se séparer le jour du démantèlement : EDF a prévu la privatisation du réseau de transport d’électricité, qui est pourtant un enjeu stratégique majeur. Aujourd’hui, avec ses résultats nets positifs, EDF aurait pu rectifier cette manipulation, et provisionner véritablement l’argent nécessaire au démantèlement. Au lieu de cela, l’entreprise publique veut jouer à l’entreprise privée, et exhibe ses profits

Et Michèle Rivasi de conclure : « Avec une telle façon de gérer l’entreprise publique, dans peu de temps, accident ou pas, les Français se réveilleront avec la gueule de bois, totalement endettés du nucléaire. Pour l’instant, la cigale EDF chante sans se soucier du lendemain... ».

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Par Michèle Rivasi

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