Ebola : isoler le virus, pas les populations touchées !

La commission de l’environnement, la santé et la sécurité alimentaire (ENVI) du Parlement européen a reçu aujourd’hui la directrice régionale pour l’Europe de l’OMS, Madame Zsuzsanna Jakab, lors d’un débat sur Ebola. Celle-ci s’est félicitée de l’action de l’OMS sur la crise liée au virus qui sévit actuellement en Guinée, au Sierra Leone et au Liberia. Elle a insisté sur le fait que le risque de propagation du virus en Europe était faible et a indiqué que deux essais cliniques de vaccins devraient démarrer début 2015 en procédure accélérée.

Réaction de Michèle Rivasi, eurodéputée écologiste membre de la commission ENVI et Vice-présidence de l’assemblée parlementaire paritaire ACP-UE : « Je tiens à rendre hommage au travail de MSF qui, grâce à son engagement sur le terrain, a alerté la communauté internationale pendant des mois sur la gravité de la situation en Afrique de l’Ouest. C’est seulement le 8 août, 6 mois après le début des alertes répétées des humanitaires, que l’OMS a réagi en déclarant qu’il s’agit d’une crise internationale : c’était beaucoup trop tard ! L’inaction de l’OMS a mené à l’aggravation de l’épidémie passée hors de contrôle, dans des pays aux infrastructures sanitaires déplorables et aux économies aujourd’hui dévastées comme en période de guerre.

Alors que la Commission européenne vient de débloquer plus de 24 millions d’euros pour la recherche médicale, dont plus de 15 millions pour le développement d’un vaccin par le laboratoire GSK, le virus continue de se propager sans attendre l’arrivée des vaccins. L’accélération des procédures d’autorisation d’essais cliniques risque de conduire à de graves dérives éthiques : même en situation d’urgence, il est nécessaire de s’assurer du consentement éclairé des patients en amont et de la publication des données cliniques à l’issue des essais.

L’eurodéputée d’ajouter : « La fin de la saison des pluies va favoriser un accroissement des mouvements de populations ce qui constitue un risque important de reprise des transmissions du virus, qu’il faut endiguer au plus vite. La priorité des priorités reste donc celle des ressources humaines, que ce soit en matière de logistique (construction d’hôpitaux pour combler le déficit existant, gestion des combinaisons contaminées, enterrement dignes et sûrs) ou de formation des personnels de santé sur place. La Commission européenne a promis 180 millions d’euros d’aides, celles-ci doivent être effectives au plus tôt. Rappelons que plus cette crise dure, plus la mortalité indirecte augmente car pendant ce temps on ne traite pas les autres maladies type malaria et plus la gestion de l’après Ebola sera coûteuse. »

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Par Michèle Rivasi

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