Démantèlement nucléaire : encore une fois, les écologistes ont eu raison « trop tôt »

Un rapport parlementaire publié hier confirme que les coûts de démantèlement du parc nucléaire français sont vraisemblablement sous-estimés. Une situation qui n’a rien d’une surprise pour les écologistes qui n’ont eu de cesse d’alerter à ce sujet.

Réaction de l’eurodéputée Michèle RIVASI : « Après avoir sous-estimé constamment les coûts et protégé l’industrie à tout prix, l’équilibre budgétaire de la filière est rompu à cause d’une complaisance devenue injustifiable. Alors que le rapport parlementaire est à charge contre EDF, le président de cette mission parlementaire Julien Aubert prend des précautions de langage démontrant que la filière nucléaire n’est pas assujettie aux mêmes droits et exigences que les autres entreprises. Pour lui, ce rapport ‘ne doit pas laisser à penser que les comptes d’EDF sont insincères’. Mais de qui se moque-t-on ? Aujourd’hui, il n’est plus possible de minimiser les dégâts économiques d’une filière exsangue et caractérisée par une singularité qui devrait être le pire cauchemar des experts de Bercy. L’industrie nucléaire doit rendre des comptes, au lieu de continuer à bénéficier d’un statut hors norme dont la seule victime est le contribuable. »

« C’est prouvé par les chiffres : le nucléaire est la seule technologie énergétique dont les coûts augmentent dans le temps. À tel point que les antinucléaires ont pu réviser la fameuse « règle de trois » en l’adaptant au nucléaire : pour connaître l’investissement final, il suffit de multiplier par trois l’estimation initiale. Le coût de l’EPR est passé de 3 à 9 milliards, le projet Cigéo de 14 à 36 milliards. Quant au coût du démantèlement il n’est pas épargné, comme la Cour Des comptes le rappelait déjà en 2012 : une comparaison avec les provisions d’autres pays a démontré que la France sous-évaluait le démantèlement d’un facteur 1,4 à 3,4. Il n’y a donc aucune surprise dans les résultats de cette enquête : l’Etat doit reprendre la main pour cesser de se faire imposer un calendrier par de mauvais gestionnaires qui cherchent à nous imposer un allongement de la durée d’activité du parc nucléaire pour compenser leurs erreurs. À force de tirer sur la corde, on va finir par la casser et les conséquences pourraient être dramatiques. »

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Par Michèle Rivasi

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