CONFERENCE ENVIRONNEMENTALE : ne participons pas à cette supercherie !

 

TRIBUNE PUBLIEE DANS L’HUMANITE LUNDI (lors de l’ouverture de la conférence environnementale)

 

Le gouvernement n’en finit pas de trahir ses promesses et de tourner le dos à l’urgence écologique.

 

Dernier exemple en date : le report de la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie remise aux calendes grecques alors que la loi de transition énergétique, aurait du engendrer l’enclenchement de la fermeture de 5 à 8 réacteurs nucléaires d’ici 2018 et de 19 à 24 fermetures supplémentaires d’ici 2023.

 

Encore une fois, après le bel accord diplomatique obtenu à Paris lors de la conférence climatique, le Président de la République continue de négliger la question environnementale et celle de la transition énergétique.
Pendant ce temps, sur les places, avec Nuit Debout, un nouveau monde est en train de naître. Aveuglé par le court terme, le monde actuel et son gouvernement n’en finissent pas de mourir et de désespérer des citoyens en quête d’horizons nouveaux. Le développement des ZAD, d’Alternatiba, des AMAP ou des monnaies locales sont autant de contre pouvoirs mettant en place la transition écologique sur les territoires.  Cette politique fondée sur le commun, le convivialisme et le cosmopolitisme n’a aujourd’hui pas de représentation politique réelle.

Ce n’est pas cet ersatz de concertation annuelle dans des formes dépassées qui va réconcilier les français et le peuple de l’écologie avec la politique. Nous en avons assez d’écouter de beaux discours mais de désespérer des actes qui ne suivent pas.

Nous ne voulons plus en tant qu’écologistes être les cautions de cette mascarade pseudo-démocratique. Les conférences environnementales ne servent à rien. Nous ne serons pas ceux qui applaudissent les dirigeants qui nous ont conduit au chaos écologique engendré par la crise climatique, la sixième extinction de la biodiversité, l’explosion des catastrophes industrielles et sanitaires (selon le dernier rapport de l’OMS, 23% des décès dans le monde sont dû à notre environnement), la raréfaction des ressources naturelles et de l’eau, le productivisme et l’extractivisme entrainent l’artificialisation des sols et l’accaparement des terres cultivables.

Un sursaut s’impose pour répondre à la crise écologique. Tout doit changer dans la politique gouvernementale actuelle : l’orientation, le fonctionnement, les pratiques démocratiques qui priorisent dans les décisions l’influence des lobbies au détriment de l’intérêt général, de la protection de notre environnement et de notre santé.

Plutôt que de participer à cette mascarade, travaillons sur une plateforme commune  pour redéfinir avec tous les acteurs de l’écologie du quotidien une proposition d’un modèle alternatif de société autour de campagnes d’actions sur les thèmes :

•   de la réappropriation et du contrôle citoyen des Biens communs contre la corruption, la collusion public-privé, les lobbies et pour la reconnaissance du statut de lanceur d’alerte.

• du choix de la santé environnementale contre les produits toxiques, les pesticides et la pollution de l’air, la lutte contre le complexe militaro nucléaire et sécuritaro-numérique

• de l’instauration d’un revenu garanti universel pour tous  (…)

Plutôt que d’accompagner dans des simulacres démocratiques un gouvernement à bout de souffle allant de reniements en reculades sur les questions sociale et environnementale, écrivons une nouvelle page de l’écologie politique : celle de la quête de la majorité culturelle et de la définition d’un nouvel imaginaire autour de la justice sociale et  environnementale dans un nouveau cadre démocratique plus horizontal et fondé sur l’expertise citoyenne.

 

 

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Par Michèle Rivasi

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