La mobilisation contre les gaz de schiste s’étend à la Bulgarie

Le vendredi 14 octobre, la députée européenne Michèle Rivasi (Les Verts/ALE) s’est rendue à Novi Pazar et à Varna, en Bulgarie, à l’invitation du candidat socialiste aux élections présidentielles bulgares et député européen Ivailo Kalfin (S&D). Sur place, elle a rencontré les acteurs politiques et les citoyens afin de partager l’expérience française sur le dossier controversé des gaz de schiste.

Le ministre bulgare de l’énergie Traycho Traykov a annoncé en juin 2011 qu’une autorisation d’exploration de gaz de schiste dans le nord du pays avait été attribuée à la compagnie américaine Chevron pour cinq ans.

Pour Michèle Rivasi, « En France, les citoyens se sont mobilisés avec force contre l’utilisation de la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz et huile de schiste, à cause des risques de pollution des nappes phréatiques. Ce qui a finalement donné lieu à une loi interdisant l’usage de cette technique et à l’abrogation, début octobre, de trois permis d’exploration dans le Sud du pays. Je constate qu’ici en Bulgarie, pays à la terre très fertile et donc très agricole, les citoyens sont préoccupés par l’autorisation donnée à Chevron et ne veulent pas de pollution de l’eau qui mettrait à mal les cultures de céréales ».

Alors que les élections présidentielles approchent en Bulgarie, Ivailo Kalfin s’est engagé de son côté à faire un référendum sur la question des gaz de schiste : « Ce référendum serait une réponse logique aux aspirations légitimes de la société civile bulgare. Par ailleurs, en cas de victoire aux élections présidentielles, je m’engage à favoriser la mise en place d’un projet de loi visant à interdire la fracturation hydraulique, comme en France », a-t-il déclaré à Varna.

Sur place, les députés européens ont rencontré une population motivée et informée, et des associations environnementales proposant diverses pétitions pour s’opposer au projet d’exploration. La mobilisation citoyenne est donc en marche, et l’atmosphère est différente de celle que l’on peut trouver en Pologne.

« La règlementation européenne encadrant les gaz de schiste n’est pas assez contraignante et comporte des lacunes, la Commission elle-même le reconnaît. Il faut donc prendre en compte les dernières études montrant les dangers de la fracturation hydraulique pour élaborer une nouvelle directive ou renforcer celles qui existent », estime Michèle Rivasi. La députée européenne ajoute : « Le non aux gaz de schiste bulgare doit s’accompagner d’un non inconditionnel à l’énergie atomique. Le projet de construction de la centrale nucléaire bulgare de Bélène, située sur une faille sismique, représente un risque inacceptable. Je jouerai de mon influence pour dissuader la Bulgarie de s’engager dans cette voie mortifère. »

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2 commentaires
  • Bonjour

    Je suis d’accord avec vous pour faire obstacle à la construction de la centrale nucléaire de Bélène s’il s’avère qu’elle est implantée sur une faille sismique, voire dans une région à sesîsmicité reconnue.

    Mais je pense que vous faites fausse route quand vous parlez de pollution de nappes phréatiques par suite de fracturation hydraulique. Je suis géologue conseil, établi des deux côtés de l’Atlantique et, depuis bientôt 10 ans,j’ai participé à qques 1500 opérations de fracturation de réservoirs non conventionnels sans constater le moindre accident.La cinquantaine d’opérations de fracturation hydraulique qui se sont déroulées en France pendant le même temps n’ont donné lieu à aucun incident.

    Je suis prêt à en parler avec vous à tête reposée car il me faudrait des pages entières pour vous faire part de mon expérience.

    Avec une dette souveraine qui va bientôt flirter avec les 1700 milliards d’euros, la France se doit de réduire sa facture pétrolière sans tarder et d’affecter les économies réalisées au remboursement de cette dette.Gaz et huiles de schiste sont un moyen de le faire en espérant qu’ils nous permettront de conserver notre notation AAA. Notre refus contribue à miner la monnaie europénne en favorisant son erosion par rapport aux autres devises de référence.

Par Michèle Rivasi

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