Affaire Cahuzac: l’industrie des scanners et IRM dans la ligne de mire de Mediapart

Ce vendredi 14 juin, le site d’information Mediapart apporte de nouveaux éléments dans l’affaire Cahuzac. Les investigations menées depuis plusieurs semaines mettent en lumière une possible corruption de 1988 à 1991, lorsque Jérôme Cahuzac travaillait pour le ministre de la Santé Claude Evin: « (…) des dessous de-table auraient été versés à l’époque pour obtenir des décisions favorables du ministère dans l’attribution de scanners et d’IRM (appareils d’imagerie par résonance magnétique) à des établissements de santé », indique Mediapart.

Michèle Rivasi, députée européenne EELV, avait déjà soulevé la question début avril dernier : pourquoi et comment cet argent s’est retrouvé sur un compte bancaire en Suisse et à son nom? « Après avoir suspecté les laboratoires pharmaceutiques, la piste se dirige maintenant vers des entreprises du milieu médical qui auraient versé des pots de vin à Jérôme Cahuzac. Le lobby des fabricants d’IRM et de scanners est très puissant en France et en Europe. Nous avons pu nous en rendre compte lors du travail effectué sur une directive qui vient d’être adoptée par le Parlement européen en seconde lecture cette semaine, puisqu’il a obtenu une dérogation pour les IRM concernant la protection des travailleurs soumis aux champs électromagnétiques », précise l’eurodéputée.

« Je n’avais jusque-là pas employé le terme de corruption dans l’affaire Cahuzac, mais le sérieux de Mediapart couplé aux témoignages recueillis permettent désormais de mieux connaître l’origine des fonds qui auraient abondé le compte suisse de M. Cahuzac. Ce que révèle cette affaire, c’est que c’est bien le système de santé français qui est gangréné par les conflits d’intérêts : tout le monde a participé à cette magouille, des directions d’hôpitaux aux vendeurs de matériel en passant par les plus hautes instances du Ministère. Avec ce genre de scandale on comprend mieux pourquoi le système de santé français coûte si cher : les rétrocommissions enrichissent quelques personnes au détriment du contribuable et du budget de l’Etat ».

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Par Michèle Rivasi

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