Non au recyclage des plastiques contenant des perturbateurs endocriniens !

La commission environnement du Parlement européen s’est opposée à la proposition de la Commission européenne d’autoriser le recyclage du plastique PVC contenant du DEHP, une substance appartenant au groupe des phtalates qui sert à rendre le plastique plus flexible mais qui est surtout un perturbateur endocrinien qui dérègle le système reproductif humain.


Réaction de Michèle Rivasi, députée européenne écologiste et membre de la commission environnement au Parlement européen :

La Commission européenne a montré encore une fois toute l’insouciance dont elle pouvait faire preuve s’agissant des perturbateurs endocriniens, faisant encore une fois prévaloir les intérêts d’une minorité d’entreprises privées sur la santé de nos concitoyen-ne-s.

Parce qu’elles estimaient qu’il serait trop cher de recycler du plastique PVC sans DEHP (phtalate), trois entreprises ont demandé à pouvoir recycler ce plastique même quand il contient cette substance dangereuse.

En évaluant la demande de ces entreprises, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a clairement mis en évidence l’effet désastreux du DEHP sur le système hormonal. L’ECHA a montré qu’une femme enceinte qui travaillerait ne serait-ce qu’un seul jour dans une usine de recyclage de PVC contenant du DEHP et y serait exposée pourrait avoir des conséquences irréversibles pour son bébé et causer chez lui le syndrome de dysgénésie testiculaire (malformation du pénis et non descente des testicules dans les bourses entrainant bien souvent une baisse de la qualité du sperme). Ce qui n’a visiblement pas du tout inquiété la Commission européenne décidément prête à autoriser les substances les plus nocives pour l’être humain au nom de la sacro-sainte compétitivité des entreprises.

Je rappelle ici que la nocivité du DEHP a été prouvée à maintes autres reprises et qu’il est interdit dans les jouets pour enfants et dans les cosmétiques. Il est donc hors de question que les matières qui contiennent cette substance soient recyclées et je me réjouis que la voix des écologistes ait été entendue ce matin et que la majorité de mes collègues en commission environnement au Parlement européen aient voté contre la proposition de la Commission européenne.

On en vient aussi à se demander si la Commission prend parfois en compte la voix du Parlement européen. En juillet dernier, notre assemblée a voté une résolution sur l’économie circulaire en affirmant sans détours dans son considérant 31 que « le recyclage ne saurait justifier le fait de continuer à utiliser des substances dont les déchets peuvent être dangereux ». Allô Commission européenne ? Ici Parlement européen, est-ce que vous nous recevez ?

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Par Michèle Rivasi

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