Marché du carbone: la grande coalition maintient une fois de plus le marché carbone européen sous perfusion

La commission Environnement du Parlement européen a amendé les propositions de la Commission européenne visant à régler définitivement le problème de la surabondance des droits à polluer. Après avoir refusé de retirer 900 millions de droits à polluer du marché carbone en 2013, la majorité formée par les sociaux-démocrates, libéraux et conservateurs retarde encore une réforme nécessaire d’un marché largement subventionné grâce au lobby intensif des industries les plus énergivores.

Pour Michèle Rivasi, membre de la commission de l’Environnement au Parlement européen :

« Personne ne réfute aujourd’hui la défaillance du marché carbone européen. Depuis le début, ce marché qui était censé appliquer le principe « pollueur-payeur » a été largement subventionné pour ne pas froisser les industries les plus énergivores. Résultat, le prix de la tonne de carbone stagne aux alentours de 5 euros. Il devrait être au minimum à 25-30 euros pour profiter aux entreprises prêtes à investir dans la réduction de leur émissions de CO2 plutôt que de payer des droits à polluer. En repoussant la création d’une réserve de stabilité de marché à 2019, la grande coalition continue de faire chuter le prix du carbone, et de porter la surabondance des droits à polluer au-dessus des 2 milliards de quotas ».

Pour Yannick Jadot, porte-parole de la campagne Climat des Verts/ALE :

« A quelques mois du Sommet de Paris sur le climat, il est grand temps de cesser la schizophrénie européenne en matière de climat. Les sociaux-démocrates, libéraux et conservateurs ont imposé le marché carbone européen comme principal – voire unique -instrument de l’UE pour lutter contre le réchauffement climatique plutôt que des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de notre consommation d’énergie. Pire encore, les Européens ne se donnent pas les moyens de faire fonctionner cet instrument, se privant ainsi des ressources financières nécessaires pour investir dans des technologies vertes, enjeu crucial des négociations internationales. Si nous voulons être crédibles dans ces négociations, il est temps d’adopter des mesures à la hauteur de nos ambitions ».

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Par Michèle Rivasi

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