Les subventions aux énergies renouvelables sont prioritaires pour garantir le respect des objectifs climatiques européens

Mardi 14 octobre, le Commissaire à l’énergie Monsieur Oettinger présente l’étude préliminaire sur les « Subventions et coûts de l’énergie dans l’UE « , réalisée par Ecofys. Elle montre qu’en 2012, les aides publiques accordées par les États membres de l’UE au secteur de l’énergie ont été en grande partie destinées au charbon et au nucléaire (1).

Pour les eurodéputés écologistes en charge des questions énergétiques Michèle Rivasi, Yannick Jadot et Claude Turmes, une analyse complète et exhaustive de l’état de ces subventions en Europe est essentielle à la mise en place de politiques énergétiques durables au sein de l’UE, mais regrette que cet exercice politique semble aujourd’hui biaisé:

« Ce rapport confirme certes les inquiétudes exprimées par les écologistes depuis longtemps : les énergies fossiles et nucléaires continuent de recevoir malgré leur maturité davantage de subventions publiques que les énergies renouvelables, alors que la très grande majorité des nouvelles installations électriques sont des renouvelables et que leurs coûts sont aujourd’hui compétitifs. Le rapport dans sa version intérimaire semble poursuivre l’objectif de crédibiliser les énergies renouvelables et multiplie les lacunes, par exemple sur les données recueillies : on se demande alors pourquoi cette étude ne prend pas en compte le secteur du transport, très gourmand en subventions européennes? De plus, la décision récente de la Commission européenne d’accorder 20 milliards d’aides d’état à la Grande-Bretagne pour la construction de deux réacteurs nucléaires d’EDF en Grande-Bretagne révèle une nouvelle logique dans les subventions au nucléaire, pourquoi cela est absent de cette étude? Nous rappelons par ailleurs les engagements répétés des États membres à en finir avec les subventions aux énergies fossiles qui détournent de trop nombreux investissements, y compris dans l’efficacité énergétique
Les opportunités offertes par les énergies renouvelables pour l’industrie européenne sont mirifiques, d’autant plus qu’elles permettront de relancer l’emploi tout en développant le potentiel énergétique européen: il faut cesser de dépendre de technologies low cost produites au détriment de la santé humaine et de l’environnement. Comment l’Europe peut-elle rester un leader dans les négociations climatiques si elle continue à financer les énergies qui asphyxient nos ambitions ? »

(1) Parmi les sources conventionnelles de production d’énergie, le charbon est le premier poste pour les aides d’États en 2012, avec 10,1 milliards d’euros, suivi du nucléaire (7 milliards d’euros) et le gaz naturel (environ 5,2 milliards d’euros).

Une grande partie du soutien étatique en 2012 est également allé aux énergies renouvelables, en premier lieu à l’énergie solaire (14,7 milliards d’euros) et éolienne (10,1 milliards d’euros), suivie par la biomasse (8,3 milliards d’euros) et enfin à l’énergie hydraulique (5,2 milliards d’euros).

Pour plus d’informations, consultez le rapport: http://ec.europa.eu/energy/studies/doc/20141013_subsidies_costs_eu_energy.pdf

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Par Michèle Rivasi

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