L’Agence européenne du médicament va réexaminer les pilules de 3e et 4e générations (AFP)

L’Agence européenne du médicament (EMA) va réexaminer le dossier des pilules contraceptives de 3e et 4e générations à la demande de la France, a indiqué lundi l’EMA, basée à Londres

Ce réexamen va « permettre de déterminer s’il est nécessaire de restreindre l’usage de ces médicaments aux femmes qui ne peuvent pas prendre d’autres contraceptifs oraux combinés » (pilules oestro-progestatives, ndlr), a ajouté l’EMA.

La France avait annoncé le 11 janvier qu’elle demandait cette réévaluation à l’EMA, alors qu’elle veut restreindre la prescription des pilules de 3e et 4e générations au profit de celles de 2e génération, qui présentent moins de risque.

Le même jour, l’agence européenne avait souligné qu’elle n’avait à cette date reçu « aucune nouvelle preuve » d’un état membre de l’Union européenne sur les risques de caillots sanguins provoqués par ces pilules.

Il est bien établi que les contraceptifs combinés comportent un risque « très rare » de thrombo-embolies veineuses (formations de caillots sanguins, ndlr), a souligné lundi l’EMA.

Le risque absolu est très petit (de 20 à 40 cas par 100.000 femmes en une année d’utilisation) et le risque diffère selon les générations de pilule. « Il y a un risque plus élevé pour les 3e et 4e générations » que pour les pilules de 1ère et 2e générations, a noté l’agence sanitaire européenne.

Plus d’informations seront publiées à la suite de la réunion du Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’EMA prévue du 4 au 7 février.

C’est « la première fois »,d ‘après l’EMA, qu’un Etat membre saisit l’agence européenne pour lui demander d’émettre des recommandations à l’échelle européenne sur ce type de médicaments dans le cadre d’une nouvelle législation sur la pharmacovigilance (surveillance des médicaments, ndlr) intervenue l’an dernier.

En France, 2,5 millions de femmes prennent actuellement des pilules de 3e et 4e générations, soit la moitié des femmes sous pilule, une prescription jugée excessive par les autorités sanitaires françaises.

Le débat a été relancé en France par le dépôt à la mi-décembre de la première plainte d’une jeune femme victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) qu’elle impute à la prise d’une pilule de 3e génération.

Depuis, une quinzaine de plaintes ont été déposées et un avocat de plaignantes contre les pilules de 3e et 4e génération, Me Jean-Christophe Coubris, assure qu’il va en déposer de nouvelles, une « centaine » au total d’ici février.

« Nous avons recueilli des dossiers médicaux de jeunes femmes qui ont été victimes d’embolies pulmonaires, d’accidents vasculaires cérébraux ou de thromboses, alors qu’elles prenaient des pillules de 3e ou de 4e génération », assure Me Coubris qui affirme que « rien » dans le profil médical de ces femmes, ne montrait « un quelconque facteur de risque ».

Pour sa part, l’eurodéputée française Michèle Rivasi, vice-présidente du groupe des Verts/ALE au Parlement européen, avait estimé que « l ‘EMA devrait alerter les Etats membres en leur demandant de favoriser les prescriptions de pilules de 2e génération, moins dangereuses ».

D’une façon générale, les effets indésirables des pilules apparaissent sous-déclarées en France, selon les autorités sanitaires françaises.

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Par Michèle Rivasi

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