Golfe de Mexique : « Stop aux apprentis sorciers de l’industrie ! »

800 000 litres par jour. Tel est le débit actuel de la marée noire résultant du naufrage de la plateforme Deepwater exploitée par la compagnie pétrolière BP dans le Golfe du Mexique. Malgré ses essais, BP peine à colmater la fuite avec un dôme immergé à 1500 mètres de fond, là où se trouve l’entrée du puits.

La technologie offshore est un domaine qui fait l’objet d’investissements massifs, au mépris de l’impact environnemental et des dommages écologiques qu’elle peut causer. « Cette nouvelle catastrophe montre que la technique a atteint ses limites, réagit la députée européenne Europe Ecologie Michèle Rivasi. La course à l’énergie pour approvisionner à tout prix les Etats en pétrole ont mené à cette catastrophe, comme, il y a 24 ans, Tchernobyl en a été le tragique exemple dans l’industrie nucléaire. A quelques jours près, les deux accidents sont d’ailleurs presque arrivés aux mêmes dates, » remarque l’élue européenne.

« Ce qui me frappe, c’est l’incroyable décalage entre les énormes sommes englouties en amont dans la prospection et l’extraction de ces gisements offshore, et les moyens apparemment insuffisants alloués en aval, à l’anticipation des risques et aux solutions dérisoires mises en place pour contenir la pollution, » dénonce Michèle Rivasi. « Ce n’est plus possible. Ce décalage entre des industriels qui jouent aux apprentis sorciers et qui en même temps sous-estiment les coûts environnementaux et humains de leurs activités est devenu insoutenable.  »

Une centaine de plateformes pétrolières sont implantées dans le golfe du Mexique. « Des installations anciennes, dont personne ne sait exactement dans quel état elles se trouvent. En Mer du Nord, on dénombre plus de 450 plateformes off-shore, et il en existe aussi en mer Méditerranée, en mer Caspienne et sur les côtes du Brésil. C’est énorme !, » continue l’eurodéputée française. Un projet de résolution du Parlement Européen demande que la prévention de tels événements ainsi que la législation actuelle sur l’extraction de pétrole soit modifiée afin d’augmenter la sécurité de telles opérations off-shore.

« En tant que députée membre de la Commission Industrie du parlement européen, je demande que soit réalisé un état des lieux de l’ensemble des installations offshore en activité afin de vérifier la sécurité et de la vétusté des ces installations. Nous devons à tout prix éviter une autre marée noire de ce type. Il est temps que les entreprises pétrolières assument leurs responsabilités et leur imprévoyance devant les Etats et les citoyens. »

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Par Michèle Rivasi

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