Discours de mon intervention en plénière sur les plateformes offshore

M. Mme le/la Président(e), M. le rapporteur, chèrEs collègues,

Ce rapport sur la sécurisation des activités de prospection, d’exploration et de production pétrolières et gazières en mer est discuté dans nos murs depuis la catastrophe de Deepwater Horizon, il y a 3 ans.

L’Europe s’est rendue compte à l’époque que nos standards n’étaient pas suffisants pour prévenir une telle catastrophe et elle a souhaité réagir à la hauteur des enjeux: nous sommes pourtant loin du compte.

Alors que les gisements conventionnels s’épuisent, l’industrie pétrolière accroît chaque jour la prise de risques et nous mène vers une impasse écologique, avec notre consentement. Les forages offshores ne sont pourtant pas une fatalité dès lors que l’on accepte de mettre en place une véritable transition énergétique.

Les écologistes pensaient parvenir à la mise en place d’un système européen de contrôle des plateformes offshore, pour une véritable politique de sûreté européenne. C’est raté alors que c’était pourtant l’occasion rêvée de garantir une sûreté exempte de conflits d’intérêts nationaux.

Ce texte reflète encore une fois le déficit démocratique européen imposé par la mainmise de certains États. Le Conseil européen a montré en trilogue toute sa capacité de nuisance, en supprimant les avancées obtenues par les écologistes en Commission ENVI et JURI.

EXIT la supervision des activités pétrolières par l’Agence de sécurité maritime européenne.

EXIT la couverture financière globale des risques en cas d’accident.

EXIT la criminalisation des dégâts environnementaux.

Et enfin EXIT l’indépendance des autorités compétentes au sein des États membres.

L’égoïsme des États – et notamment la Hollande, le Danemark et l’Angleterre pour les citer – a encore prévalu alors que la menace d’une marée noire ne connaît pas de frontières.

Pour ces raisons le groupe des Verts rejettera le texte proposé. Cependant, nous appelons les autres groupes politiques à prendre leurs responsabilités en soutenant les deux amendements que nous avons introduits en plénière.

L’un vise à la mise en place d’un moratoire sur les activités d’extraction en Arctique, un continent doublement menacé par le changement climatique et les activités humaines.

L’autre à interdire les forages dans les zones économiquement et écologiquement sensibles, où les revenus du tourisme surpassent largement les bénéfices des activités pétrolières.

Cessons de jouer aux apprentis sorciers, arrêtons de croire que nous maîtrisons tous les risques: nos océans périssent chaque jour un peu plus sous les coups des activités humaines.

L’avenir de la mer c’est l’éolien offshore et l’énergie marémotrice, deux sources aussi inépuisables que propres.

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Par Michèle Rivasi

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