Discours à l’occasion de la commémoration du centenaire du génocide arménien

M/Mme le/la Président(e), chers collègues,

Notre institution reconnaissait déjà en 1987 le génocide arménien survenu en 1915. Aujourd’hui, par cette nouvelle résolution, nous commémorons cet évènement historique indéniable.

Je souhaite rendre hommage aux victimes du génocide arménien, qui est loin d’être un « point de détail » de l’histoire de l’Empire Ottoman, et que la Turquie devrait cesser de renier.

Car si la Turquie se reconnait comme héritière de l’Empire Ottoman, elle doit tout aussi bien se considérer comme héritière de son histoire, et donc du génocide arménien.

C’est pourquoi je souhaite aussi rendre hommage à celles et ceux qui, en Turquie, ont permis de commencer à lever le tabou du génocide, et qui commémoreront la semaine prochaine à Istanbul le génocide arménien.

Je rappelle que le Parti vert turc reconnait le génocide arménien et qu’il est de la responsabilité des autres groupes politiques européens d’agir pour que leurs partenaires politiques turcs fassent de même.

Comme l’a rappelé le Pape cette semaine : « Occulter ou nier le mal, c’est laisser une blessure ouverte saigner sans la panser ».

C’est pourquoi la Turquie ne peut continuer de priver le peuple arménien du droit à sa propre histoire, d’autant plus que la négation de tels actes, fondés sur la haine et la discrimination, conduit inévitablement à leur répétition.

La reconnaissance du génocide arménien par la Turquie doit être vue comme un acte profondément humain de réhabilitation morale envers les Arméniens qui ne peut que faire honneur au gouvernement turc.

La France a reconnu avoir commis l’irréparable en collaborant avec le régime nazi, et nous travaillons encore à la reconnaissance historique de notre responsabilité dans des évènements plus proches.

On ne peut offrir de réparations compensant l’horreur d’un génocide, mais on se doit d’assumer les heures les plus sombres de l’histoire de son pays. Pourquoi ?

Parce qu’on ne peut construire la Paix entre les peuples autrement.

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Par Michèle Rivasi

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