Coût de Tchernobyl: la Commission doit soutenir des projets sanitaires innovants

Alors que le coût d’une sortie du nucléaire fait beaucoup de bruit partout en Europe, la catastrophe silencieuse et permanente de Tchernobyl fait toujours des victimes.

Entre 6 et 7 millions de personnes vivent encore dans les 150.000 kms carrés de territoires contaminés au Césium en Ukraine, en Biélorussie et en Russie. Victimes de l’irradiation lors de l’accident ou même victimes de la contamination par l’ingestion d’aliments cultivés en territoires contaminés, 2,4 millions d’ukrainiens (dont 428.000 enfants) souffrent de problèmes de santé liés à la catastrophe, selon les chiffres du Ministère ukrainien de la santé .

Conscient de la nécessité d’une meilleure prise en charge des victimes, le Professeur Yury Bandazhevski alerte l’opinion publique depuis de nombreuses années. Ses travaux de recherche initiés dès 1986 ont abouti à des conclusions dérangeantes sur l’impact de la contamination par ingestion. C’est pourquoi il a initié la création d’une Centre d’écologie et de santé visant à développer un modèle intégré de système de vie dans un territoire contaminé par la radioactivité. Ce projet est unique en son genre et permettra de tirer de véritables leçons de cette catastrophe et assurer le suivi épidémiologique des victimes, d’autant plus que ces résultats pourront aussi contribuer à une meilleure gestion des territoires contaminées de Fukushima. C’est pour ces raisons qu’il a été soutenu à plusieurs reprises par le Parlement européen.

Prochainement sera décidée l’attribution de fonds européens (DG AidCo) visant à soutenir la recherche sur les conséquences de Tchernobyl et la prise en charge des victimes. Le centre Ecologie et Santé est censé bénéficier de cette aide, mais le risque de privilégier les partenaires historiques de la Commission dans ces territoires reste important. C’est pourquoi le Parlement européen souhaite rappeler à la Commission son soutien à ce projet afin qu’elle tienne ses engagements pris à la suite de nombreuses réunions, en Europe ou en Ukraine.

Yury Bandhazevski viendra présenter l’état d’avancement de ce projet initié en 2010, tandis que Daniel Cohn-Bendit et Michèle Rivasi rappelleront l’importance de l’aide européenne à un projet aussi innovant, dans un contexte économique difficile.

Les liquidateurs ukrainiens de Tchernobyl encore en vie manifestent depuis plusieurs semaines devant le parlement ukrainien. Les aides qu’ils touchaient jusque là sont une fois de plus remises en cause et leur accès gratuit aux soins de plus en plus limité. N’oublions pas que leur sacrifice a permis d’éviter une contamination à grande échelle du territoire européen.

La conférence de presse aura lieu le 15 novembre prochain de 17h30 à 18h au Parlement européen à Strasbourg en salle Low N1/201.

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1 commentaire
  • Bonjour,
    Bravo pour cette initiative, mais comment se fait-il que l’Institut Belrad soit oublié? Le Belarus est le pays le plus contaminé au monde, avec l’Ukraine, et cet institut travaille depuis la catastrophe à multiplier les mesures, distribuer le traitement à base de pectine de pomme,accumuler un expertise unique au monde, et IL VA FERMER SES PORTES FAUTE DE FINANCEMENT!! Les Japonais se sont adressés à lui, il a commencé à développer un partenariat avec eux, et tout cela va tomber à l’eau parce qu’aucun « responsable » de quoi que ce soit ne s’intéresse à leurs travaux! Soutenir des projets « innovants », c’est bien, mais il faudrait aussi soutenir ce qui existe déjà et va disparaître faute de soutien… »Enfants de Tchernobyl-Belarus » dont je fais partie a toutes les informations sur ce centre de recherches unique. Informez-vous et agissez…Catherine LIEBER

Par Michèle Rivasi

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