Lignes Haute Tension : « Messieurs les préfets, appliquez la loi ! » demande Michele Rivasi

A la demande des ministères de la santé et de l’environnement, l’AFSSET a rendu le 29 mars dernier un avis sur les champs électromagnétiques « extrêmement basses fréquences » (EBF), principalement émis par les lignes électriques, ou par tout appareil branché sur le réseau électrique. Sur les risques éventuels de leucémie infantile, l’Afsset reconnait une  « association statistique causale » et  préconise « de ne pas installer ou aménager de nouveaux établissements accueillant des enfants (écoles, crèches…) à proximité immédiate des lignes à très haute tension, et de ne pas implanter de nouvelles lignes au-dessus de tels établissements ». L’agence recommande aussi une distance minimum de 100 mètres entre les lignes à très haute tension et ces établissements.

« Il était temps que l’AFSSET reconnaisse ce risque, mais cela va-t-il vraiment changer les choses ?, » s’interroge Michèle Rivasi, députée Europe Ecologie PACA/Rhône-Alpes. « Il faut savoir que le lien entre l’apparition des leucémies infantiles et la proximité des lignes électriques a été mis en évidence depuis 1979, » poursuit l’élue Verte, également biologiste et fondatrice du Criirem (Centre de Recherche et d’Information sur les Rayonnements Electromagnétiques). Ce lien a ensuite été démontré à de nombreuses reprises, en particulier avec l’étude Draper publiée en Angleterre en 2005.

« Réalisée sur plusieurs dizaines de milliers d’enfants, l’étude Draper montre un risque de leucémie infantile 69 % plus élevé que la moyenne si le lieu de naissance se trouve à moins de 200 mètres d’une ligne à haute tension, et encore 23 % supérieur à la normale si l’on se trouve à une distance comprise entre 200 et 600 mètres de distance, » résume la députée européenne.

« D’autres études indiquent un doublement du risque de leucémie infantile pour une exposition supérieure à 0,4 microTesla, l’unité du champ magnétique des champs EBF, signale Michèle Rivasi. Pourtant, en France, un arrêté de 2001 fixe la limite d’exposition à 100 microTesla ! Soit plus de deux cent fois plus. C’est cela la réglementation actuelle. A mes yeux, elle est inacceptable. »

« C’est pourquoi il faut exiger des pouvoirs publics qu’ils suivent les recommandations de l’AFSSET. Mais aussi d’aller plus loin, en appliquant les servitudes de 30 mètres prévues par le décret du 19 août 2004, et en arrêtant d’attribuer des permis de construire sous des lignes à très haute tension, demande Michèle Rivasi. Il est également nécessaire de limiter l’exposition du public à 0,2 microTesla, telle que le recommandent les institutions internationales. »

2 commentaires
  • C´est vrai que l’étude Draper montre un risque de leucémie infantile 64% plus élevé que la moyenne si le lieu de naissance se trouve à moins de 200 mètres d’une ligne à haute tension, mais c´est vrai aussi que le même étude montre un risque pour les tumeurs dans le cerveau 27% MOINS élevé que la moyenne pour les mêmes conditions, et 12% MOINS élevé pour les autres types de cancers.
    Si l´on combine les statistiques de l´étude Draper, le rêsultat est null.

  • Bonjour, il semble qu’il y ait deux erreurs dans votre article.

    Tout d’abord l’AFFSET parle d’une simple « association statistique » et non d’une « association statistique causale », ce qui est clair dans son avis http://www.afsset.fr/index.php?pageid=452&newsid=552&MDLCODE=news

    Par ailleurs, les institutions internationales ne recommandent pas 0,2 micro Tesla, mais 100 micro Tesla.
    Cette limite édicté par l’OMS correspond à celle de l’AFSSET http://www.who.int/peh-emf/about/WhatisEMF/fr/index4.html

Par Michèle Rivasi

Suivez-moi sur Facebook

Suivez-moi sur Twitter