Usine d’aluminium de Gardanne : une enquête sanitaire est réclamée

 

A la suite de la catastrophe des boues rouges en Hongrie, Michèle Rivasi s’est rendue sur le site de l’usine Rio Tinto à Gardanne (13). Le désastre sanitaire et écologique sans précédent provoqué par l’usine d’exploitation de bauxite hongroise, a remis sur le devant de la scène l’usine d’aluminium provençale.

A contrario du site hongrois, les normes de sécurité et le procès industriel de l’usine Rio Tinto présentent un caractère « rassurant » selon Michèle Rivasi. Les boues rouges permettant de produire de l’alumine à partir du bauxite sont en effet aujourd’hui rejetées au large de Cassis après une haute dilution.

Cependant la députée européenne Europe Ecologie veut voir plus loin : « L’entreprise s’est engagée dans une filière de valorisation de ses déchets très poussée. Elle y est contrainte par la réglementation qui impose une réduction du volume de déchets de 250 000 tonnes aujourd’hui à zéro en 2015. Les dirigeants en stockeront une partie et pousseront au plus loin la valorisation ».

Elle a notamment fait valoir que « dans ce domaine, ils peuvent bénéficier de fonds européens ». 

Mais au delà des boues rouges, c’est le problème des poussières rejetées par l’usine qui semble le plus préoccupant. Michèle Rivasi explique que « personne n’a évalué la composition des poussières. On sait qu’il y a dans la bauxite des éléments radioactifs, que l’alumine est soupçonnée agir sur le système neurologique… Les dirigeants nous ont montré des études, notamment réalisées en Australie. Peut être en faudrait il une plus précise ».

Alors que les associations écologistes locales ont souvent réclamé une enquête épidémiologique indépendante, Michèle Rivasi souhaite établir clairement les risques et demande une enquête sanitaire avec l’appui des écologistes à la Région.

La fondatrice de la CRIIRAD qui plaide depuis longtemps pour la reconnaissance du lien entre santé et environnement a d’ailleurs mis en avant que « pendant longtemps on ne s’est occupé que d’emploi. Maintenant c’est emploi, social, santé. »

 

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Par Michèle Rivasi

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