SUSHIS ATOMIQUES – Le Conseil bafoue la position du Parlement européen

Le 25 septembre 2017, la section « nouveaux aliments et sécurité toxicologique de la chaîne alimentaire » du Comité permanent du Conseil européen a approuvé la proposition de la Commission européenne de réduire les contrôles sur les importations de produits alimentaires venants de la région de Fukushima. Le Conseil n’a pas pris en compte l’objection du Parlement européen voté le 7 septembre en plénière.

 

Réaction de Michèle Rivasi, députée européenne et membre de la Commission environnement et santé publique :

« C’est un déni démocratique. Le Standing Committee n’a pas tenu compte de l’objection votée par 543 députés européens représentants tous les groupes politiques. Le Parlement s’est opposé à la proposition de la Commission européenne qui va à l’encontre du principe de précaution. Ce projet prévoit de réduire le nombre de municipalités et le nombre d’aliments contrôlés, en excluant notamment le riz exporté de Fukushima, des espèces de poissons, les crustacés et les mollusques.

Réduire les contrôles ne réduit pas la radioactivité !  On ne peut prendre ce genre de décisions à la légère. Par exemple, en supprimant l’obligation de contrôle du riz et de produits dérivés de la municipalité de Fukushima, cette proposition supprime le contrôle du riz utilisé dans les aliments pour bébés et destinés aux jeunes enfants. Aucun niveau de contamination n’est acceptable pour ces groupes particulièrement vulnérables.

En outre, cette proposition laisse des questions sans réponses. Elle aborde les isotopes Cs-134 et Cs-137, mais ne dit rien sur le strontium-90 (Sr -90), qui est un angle mort dans le système de surveillance au Japon. Le manque de surveillance de Sr-90 est très préoccupant, d’autant plus que cet isotope pourrait également être présent dans les 770 000 tonnes d’eau de refroidissement qui peuvent être déchargées dans la région de Fukushima et contaminer ainsi les fruits de mer.

Enfin, notre objection avait pointé le manque de transparence. La proposition de la Commission se base sur des données fournies par les autorités japonaises sans analyse globale, sans données brutes précises indiquant les becquerels par kilo, ni des précisions sur la méthodologie utilisée.

Outre l’opacité, nous sommes dans le déni démocratique. Le Conseil piétine l’objection des représentants des peuples européens. Il ne semble aussi pas tenir compte des actualités et des potentielles évolutions qui peuvent avoir un impact sur l’alimentation. On peut penser à la déclaration de Tepco de l’impact nul de la libération d’eau tritiée dans l’océan, ou aux négociations commerciales UE-Japon qui pourraient augmenter l’importation de riz. »

 

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Par Michèle Rivasi

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