Santé infantile : « Le Parlement européen doit débattre et répondre à l’inaction sanitaire ! »

Communiqué de presse
Photo Luma Pimentel / Unsplash

SANTE INFANTILE
LE PARLEMENT EUROPEEN DOIT DEBATTRE ET REPONDRE A L’INACTION SANITAIRE !

Les crises et les alertes sanitaires se multiplient en France et en Europe. Après l’affaire des bébés sans bras, voici maintenant celle des couches culottes toxiques… L’eurodéputée Verte/EELV et spécialiste de santé publique Michèle Rivasi appelle le Parlement Européen à un grand débat sur la protection de la santé infantile en Europe.

Depuis des mois, les crises et les alertes sanitaires se succèdent. Nous avons d’abord eu en France le scandale des bébés sans bras ignorés des autorités sanitaires. Puis a suivi le ReachGate, où l’on a appris, médusés, que plus de 30 % des produits chimiques autorisés et commercialisés en Europe dans le cadre du fameux règlement Reach s’avéraient en réalité non conformes, c’est à dire avec des dossiers d’évaluation largement incomplets et que seuls 5 % d’entre eux sont vérifiés chaque année, et sans que tout cela ne dérange le moins du monde les autorités de tutelle. S’y ajoute maintenant la confirmation par les autorités sanitaires françaises que la quasi-totalité des marques de couches culottes en vente libre contiennent des substances allergisantes, reprotoxiques et cancérigènes, dont certaines au-delà des seuils autorisés…

On est en droit de se demander dans quel monde vit-on ? Et surtout quel monde sommes-nous en train de donner à nos propres enfants ? C’est comme si les plus jeunes devenaient les premières victimes en Europe de nos excès et de nos aveuglements. On sait que les produits toxiques, les pesticides peuvent causer des malformations. On sait aussi que les cancers, en particulier les cancers du sein et de la prostate, explosent dans les populations des pays développés. On pourrait ajouter la question des perturbateurs endocriniens, que la Commission continue de vouloir sous-estimer mais qui imprégne notre environnement, y compris dans les tuyaux ventilateurs et les cathéters en plastique des couveuses où sont placés les prématurés.

Il nous faut sortir de l’inaction sanitaire. Sur le cas des couches culottes par exemple, la réglementation européenne n’oblige pas les industriels à étiqueter ni à signaler les résidus présents dans les matériaux utilisés. Il y a un déficit de contrôle, de transparence et de sanction. Pourquoi la Commission n’a-t-elle prise encore aucune sanction envers les fabricants des substances chimiques dont  les dossiers d’autorisation sont non conformes ? Pourquoi les noms des fabricants des couches culottes et des produits chimiques fautifs restent confidentiels ? L’inaction sanitaire, la complicité tacite avec les industriels, est en train de nous empoisonner. Et ce sont les plus jeunes, les enfants européens, qui sont désormais les premiers menacés. Je ne peux pas accepter cette fatalité.

Pour un grand débat au Parlement Européen sur la santé infantile ! C’est pourquoi j’ai demandé via mon groupe politique Verts/ALE de débattre de la protection de la santé infantile en Europe lors de la plénière de février 2019. Il en va de notre avenir commun. La Commission, les lobbys ne doivent plus fuir leurs responsabilités. Notre arsenal de directive est plein de failles et se révèle trop souvent inadapté. Nous devons obtenir une « Europe qui protège » réellement les plus jeunes, les générations futures. Ne rien faire, poursuivre nos agendas politiques comme si de rien n’était, alors que ces pollutions sont la conséquence directes de l’activité humaine et du manque de volonté politique à faire bouger les choses, serait un renoncement mortifère et insensé. Ce grand débat doit avoir lieu. Je demande à tous les citoyens européens touchés par ces questions de faire pression sur leur eurodéputé pour que ce grand débat se déroule et marque une vraie avancée pour la santé environnementale européenne.

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Par Michèle Rivasi

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