Mission d’observation UE – Mali : gagner la paix en faisant la guerre à la pauvreté

Michèle RIVASI, députée européenne EELV vice-présidente de l’APP ACP-UE (1), s’est rendue au Mali début mars dans le cadre d’une mission d’observation de la délégation ACP-UE. « Il vaut mieux voir une fois qu’entendre cent fois », ce proverbe malien a révélé tout son éclat et sa pertinence lors de son séjour aux côtés de l’eurodéputé belge Louis MICHEL et l’eurodéputée socialiste française Françoise Castex.

Alors que les combats continuent et que l’Union européenne n’a pas su prendre la mesure de ses responsabilités auprès de la France, il y a urgence à trouver des solutions politiques qui permettront à la démocratie et à l’économie malienne d’offrir un avenir à son peuple.

Témoignage de Michèle RIVASI: « A Bamako, j’ai pu rencontrer l’ensemble des acteurs politiques et écouter leurs revendications, leurs espoirs mais aussi leurs craintes. Tous s’accordent pour la tenue rapide d’élections, afin que la phase de transition soit la plus courte possible et que la démocratie malienne remette en ordre un pays dont les institutions n’ont pas su prévenir une crise qui les dépassait. Les analyses divergent quant aux raisons de cette crise qui dépasse le cadre national, par contre tous s’accordent sur la nécessité de l’intervention française ».

« Mais pour gagner la paix, il ne suffit pas de faire la guerre : il faut créer les conditions qui permettront le renforcement de l’Etat malien et la justice. C’est bien le désœuvrement de la jeunesse malienne, poussée à l’exode au risque de périr noyée dans la Méditerranée ou pire poussée à rejoindre des mouvances radicales, qui est à l’origine de cette crise…et ce même désœuvrement trouve ses racines dans l’incapacité de l’Etat malien à lutter contre la pauvreté ».

« Il y a urgence à agir pour le développement du Mali, affecté comme tant d’autres pays par les dogmes libéraux de l’OMC. Le développement endogène est une priorité : l’agriculture comme l’extraction minière, dans de bonnes conditions, pourront y contribuer. Il faut aussi rétablir la justice. La Commission de réconciliation et de dialogue devra justement être un espace de débat pour toutes les tendances, afin de remettre à plat les divergences, partager les responsabilités et proposer un développement harmonieux de la société malienne dans son ensemble ».

Et l’eurodéputée de conclure: « Avant toute chose, le Mali aura besoin du soutien bienveillant des Etats membres de l’Union européenne. Tout comme l’ensemble de mes interlocuteurs sur place, j’ai trouvé que la France était bien seule dans ce conflit qui touche tant aux valeurs de l’Union européenne qu’à la protection des citoyens du monde ».

(1) APP ACP-UE: l’Assemblée parlementaire paritaire Afrique, Caraïbes, Pacifique – Union européenne, est un espace de dialogue interparlementaire entre les députés européens et les députés nationaux des pays ACP.

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Par Michèle Rivasi

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