Madagascar: rétablir la démocratie et sauver la forêt

Situation à Madagascar : les pays membres de l’Union européenne doivent agir pour contraindre M. Rajoelina à reprendre le processus de Maputo.

Le pouvoir en place à Madagascar, illégitime et pointé du doigt par la communauté internationale, continue à bloquer le processus de Maputo. La situation politique, économique et sociale est à ce titre très préoccupante. Pourtant l’Union Africaine, en charge des négociations visant une sortie de crise rapide et le rétablissement d’un gouvernement démocratique et légitime, a mis en place des sanctions à l’égard des individus complices de ce blocage.

La suspension temporaire de l’aide internationale et européenne, représentant une part importante du PIB malgache et visant à mettre la pression sur M. Rajoelina, est une bonne mesure mais elle entraîne des effets collatéraux indésirables. En effet, pour faire face à cette situation financière désastreuse le pouvoir en place est en train de détruire à jamais un patrimoine inestimable, s’attaquant à ses parcs nationaux et coupant ses réserves de bois rare (bois de rose) afin de continuer à financer ceux qui apportent leur soutien au régime. Cette destruction est irréversible et empêche toute sortie de crise.


Bois de rose coupé illégalement (source)

Ces bois exotiques sont importés par des compagnies étrangères et notamment européennes : nos pays sont donc responsables du statu quo dont sont victimes les citoyens malgaches.

En tant que parlementaires européens, nous nous félicitons des positions portées par le Ministre des affaires étrangères espagnol M. Moratinos, présent à l’occasion de l’ouverture de la XIXème session de l’Assemblée Parlementaire Paritaire (APP). Alors que ce dernier a promis de mettre les sanctions politiques à l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres des affaires étrangères des européens – en suivant la position de l’Union Africaine – il appartient aux gouvernements des Etats membres d’agir individuellement pour mettre fin au commerce illégal.

Les gouvernements européens doivent contraindre les entreprises européennes impliquées dans ce trafic à cesser leurs activités, afin que l’achat de ce bois illégal ne continue pas à financer l’activité d’un gouvernement illégitime.

Articles similaires :

Par Michèle Rivasi

Suivez-moi sur Facebook

Suivez-moi sur Twitter