Gardanne: Nicolas Hulot fait appel, c’est incompréhensible!

Alors que la semaine passée, Nicolas Hulot sortait son plan climat qui prévoit la cessation de la déforestation importée, il fait aujourd’hui appel en faveur de la centrale de Gardanne. Le projet n’est pas viable économiquement et aura un impact écologique incommensurable sur la région en terme de biodiversité!

Afin d’exprimer ma profonde surprise quant à l’annonce dans la presse (La Provence du 8 juillet) d’une décision de l’État d’interjeter l’annulation d’autorisation d’exploitation de la centrale à biomasse à Gardanne émie par le tribunal administratif de Marseille, j’ai écris au Ministre de la transition Ecologique et Solidaire, Nicolas Hulot.

Courrier de Michèle Rivasi à Nicolas Hulot: Télécharger

Contexte:

Gardanne, près de Marseille dans le sud de la France, est une petite ville avec une une centrale thermique dont la cheminée est la plus haute de France. À 300 mètres d’altitude, elle est juste un peu plus courte que la Tour Eiffel et domine la ville. Dès le début de 2016, l’ancienne centrale au charbon commença à brûler des copeaux de bois.

E.ON, l’entreprise allemande propriétaire de l’usine, affirme que la conversion apportera de l’énergie propre à près d’un demi million de foyers et réduira les émissions de CO₂ de 600 000 tonnes par an, tout en garantissant la survie de l’usine et de ses emplois pendant 20 ans. Dans le cas contraire, l’usine aurait dû fermer ses portes pour se conformer à la réglementation de qualité de l’air de l’UE. L’administration Sarkozy, qui avait donné son aval au plan en 2011, espérait soutenir l’économie d’une région en proie à la perte de l’une des dernières mines de charbon profondes de France.

Mais il y a un problème pour E.ON: où va-t-il obtenir le bois?

À l’origine, le plan prévoyait d’approvisionner toutes les 850 000 tonnes de biomasse nécessaires chaque année à moins de 400 kilomètres de l’usine, au moins à partir de 2025, avec quelques importations jusque-là. Le projet prévoit en effet des importations du canada dans un premier temps, au risque de trajets en bateau qui dégraderaient le bilan carbone de cette usine. En 2024, son approvisionnement sera totalement local. De tels volumes, ce n’est pas tenable pour une gestion raisonnée de la forêt. Cette méthode de production d’électricité va fragiliser la forêt et son écosystème dans un rayon de 400 kilomètres.

 

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Par Michèle Rivasi

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