Accaparement des terres des peuples autochtones: soyons vigilents sur les parcs de conservation, mais surtout les industries extractives et agricoles

Les peuples autochtones, dont les droits ont été internationalement reconnus, subissent actuellement une double peine : la crise sanitaire du Covid-19 et l’accaparement des terres. La Commission européenne publie actuellement de nombreuses décisions sur la biodiversité, la protection des forêts, le Green Deal… La protection des droits autochtones doit absolument avoir la priorité.

Réaction de Michèle Rivasi, eurodéputée, coordinatrice pour les Verts/ALE des questions de coopération au développement et responsable des droits des peuples autochtones au sein de la commission parlementaire DEVE:

« Les communautés autochtones isolées sont exposées au risque d’être décimées par des maladies contre lesquelles elles ne sont pas immunisées et n’ont pas de moyens sanitaires. La perte de leurs terres ancestrales du fait de l’invasion des industries extractives et agro-alimentaires aggrave le problème. Au Brésil, les industries minières profitent du chaos sanitaire et déforestent sans merci l’Amazonie, polluent les rivières et participent à la rapide propagation du coronavirus.

Au niveau européen, la biodiversité est la grande oubliée du Green Deal et du récent « Plan de relance ». Il faudra maintenant suivre de près la stratégie européenne Biodiversité 2030 et tout particulièrement la référence à « NaturAfrica », le nouveau programme de conservation. S’iI s’agit bien ici de créer davantage de zones protégées dans les pays riches en forêts, il faudra s’assurer que ces zones soient gérées par les peuples autochtones eux-mêmes pour éviter un colonialisme de la conservation.

A cet égard, la récente suspension par la Commission européenne du financement d’un projet du WWF pour créer la zone protégée de Messok Dja, au Congo-Brazzaville, va dans le bon sens. Cette zone est le territoire où vivent les Baka, un peuple marginalisé de chasseurs-cueilleurs, qui n’ont pas donné leur consentement libre et se sont vu interdire l’accès aux ressources de leur forêt, nécessaires pour se nourrir, se soigner et pratiquer les rites sacrés. 

Je félicite la Commission européenne pour cette décision qui démontre qu’elle sait sanctionner quand les droits peuples autochtones sont bafoués. J’attends la même intransigeance face aux industriels complices de la destruction de la forêt tropicale pour la production de viande, de bois ou de minéraux »

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Par Michèle Rivasi

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